Plan d’aide à la filière vin : Castex rallonge l’enveloppe de 76 M€
En visite mercredi 5 août dans le sancerrois, le Premier ministre Jean Castex, accompagné du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, a annoncé 76 millions d'euros (M€) d'aides supplémentaires à la filière viticole pour la distillation et le surstockage.
En visite mercredi 5 août dans le sancerrois, le Premier ministre Jean Castex, accompagné du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, a annoncé 76 millions d'euros (M€) d'aides supplémentaires à la filière viticole pour la distillation et le surstockage.
« L’État va accroître son effort de solidarité à destination des artisans- viticulteurs », a déclaré Jean Castex ce mercredi 5 août en direct de la maison des vins de Sancerre. Ainsi, à l’enveloppe de 170 M€ débloquée en juin dernier sous le mandat d’Édouard Philippe s’ajouteront 76 M€, dont 56 M€ pour la distillation de crise. « Ce seront donc quelques 2,6 millions d'hectolitres qui pourraient être transformés » a complété Julien Denormandie. Un coup de pouce qui reste toutefois inférieur aux demandes de la profession, qui avait estimé les volumes à distiller entre 3 et 3,5 millions d’hl. Les 20 M€ restants prévus dans l’enveloppe seront quant à eux alloués à l’aide au stockage privé. "J'ai demandé au Ministre (de l’Agriculture) que ces aides puissent être distribuées le plus rapidement possible car les besoins en trésorerie (...) sont forts. " Au total, c’est un budget de 246 M€ que l’État alloue à la filière vin pour l’aider à surmonter la crise actuelle. Un montant encore en-deçà des demandes de la profession, qui estiment le manque à gagner « au moins à 1,5 milliard d'euros ».
« Travail de persuasion »
Sur Twitter, Jean-Marie Fabre, président des Vignerons indépendants, a salué « ce calibrage financier capable de rendre efficientes les mesures du plan sectoriel ». Il s’est par ailleurs félicité du « travail de persuasion » mené par la filière vin ayant abouti à « une annonce en phase avec l’attente de nos entreprises. » Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, s’est de son côté dit soulagé de ce déblocage. « Mon regret, c’est qu’une partie du budget est prise sur l’OCM viti-vinicole», a-t-il toutefois confié à nos confrères d’Agra Presse. En théorie, le budget de l’OCM est censé financer des mesures structurantes et non des mesures de crise.
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La fin des exonérations sur les TODE repoussée
Quant aux mesures de soutien direct aux exportations, demandée par la filière depuis l’entrée en vigueur de la taxe Trump, le gouvernement de Jean Castex n’a pas su y apporter de réponse. Idem pour les exonérations de cotisations sociales à partir de 60% de perte de chiffre d’affaires, et non 80% comme c’est le cas à ce jour. "Le seuil de 80 % de pertes de chiffre d’affaires pour bénéficier de 100 % d’exonérations de charges est beaucoup trop important. Nous avons dit au Premier ministre que nous souhaitons que les curseurs soient revus », a indiqué Jerôme Despey à Agra Presse. En revanche, Julien Denormandie a annoncé le report de la fin du dispositif d'exonérations patronales pour les travailleurs occasionnels demandeurs d’emploi (TODE) au 1er janvier 2021. Une bonne nouvelle pour la viticulture qui a particulièrement recours à ce type de travailleurs.