Pinaroïde, ou la photo « instant tannique »
À Saint-Gervais dans le Gard, Frédéric Boucq développe ses photos avec un révélateur peu commun : le vin ! Convivialité garantie.
À Saint-Gervais dans le Gard, Frédéric Boucq développe ses photos avec un révélateur peu commun : le vin ! Convivialité garantie.
Lors du week-end de la Balade du Primeur, le vin nouveau du domaine Clavel, à Saint-Gervais dans le Gard, n’a pas seulement servi à ravir les papilles. Il a également permis aux visiteurs de se faire tirer le portrait. Ancien facteur et amateur photo de longue date, Frédéric Boucq y présentait son « Pinaroïde ». Un concept alliant la magie de la photo à celle du vin. « L’idée m’est venue pour le mariage d’amis qui m’avaient demandé d’être leur photographe, explique-t-il. Je leur ai proposé un petit atelier, afin que les gens puissent repartir avec leur photo souvenir. » Fasciné par la photographie argentique, il acquiert alors une chambre photographique et une chambre noire, pour travailler à l’ancienne, comme au XIXe siècle. Seulement, le processus de révélation de la photo argentique nécessite l’emploi de composés toxiques, ce qui n’est pas au goût du photographe amateur. Il cherche alors des recettes de révélateur écolo. « Il en existe beaucoup à base de café », indique-t-il. Au détour d’une page internet, il apprend que le vin aurait le même effet. Conquis par l’idée, il réalise ses premiers essais, qui se révèlent concluants. « Le vin rouge fonctionne tout aussi bien que les produits chimiques, et il est bien meilleur pour l’environnement, assure-t-il. Mais surtout, c’est bien plus insolite ! »
Les polyphénols contenus dans le vin servent d’agents révélateurs
L’atelier du « Pinaroïde » comprend plusieurs étapes. Le photographe capture l’image sur une plaque photosensible, installée dans la chambre photographique. Cette plaque passe ensuite dans un liquide révélateur (du vin rouge et de la vitamine C) puis dans un fixateur, le tout dans la chambre noire. Frédéric Boucq obtient ainsi un négatif, qu’il prend en photo avec son Ipad, dont un logiciel inverse les couleurs. Il ne lui reste alors plus qu’à imprimer le cliché. « L’idée, c’est de passer un bon moment, commente le photographe. Les gens suivent les étapes et repartent avec une belle photo d’eux. Le fait qu’elle soit développée dans du vin les amuse beaucoup, et donne une bonne anecdote à raconter. » Loin d’être dans une démarche passéiste, Frédéric Boucq, qui travaille tout aussi volontiers avec le numérique, utilise cet atelier pour faire comprendre le fonctionnement de la photo. « Puis il y a un côté artisan que les gens aiment bien. On travaille devant eux, et contrairement au numérique on n’a pas droit à l’erreur », ajoute-t-il. Avec son « Pinaroïde », Frédéric Boucq permet ainsi à la photo de garder les attributs du vin : la convivialité !
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Retrouvez le Pinaroïde sur www.fredlefacteur.jimdo.com