Les Vignerons Coopérateurs Occitanie demandent des mesures de soutien « à la hauteur de la situation de la filière viticole »
A l’issue de la traditionnelle tournée des vendanges, les Vignerons Coopérateurs Occitanie, par la voix de leur président Ludovic Roux et directrice Valérie Bastoul, lancent un appel pour que la filière viticole soit davantage soutenue.
A l’issue de la traditionnelle tournée des vendanges, les Vignerons Coopérateurs Occitanie, par la voix de leur président Ludovic Roux et directrice Valérie Bastoul, lancent un appel pour que la filière viticole soit davantage soutenue.
Le constat d’un contexte toujours plus dur pour la filière vitivinicole, entre instabilité économique, aléas climatiques et hausse des coûts est unanime parmi la centaine de directeurs et présidents de caves coopératives occitanes rencontrée par Ludovic Roux et Valérie Bastoul, le président et la directrice des Vignerons Coopérateurs Occitanie.
Dans un communiqué rédigé le 24 août, à l'issue de cette tournée de vendanges, ils lancent un appel pour que la filière soit davantage soutenue. « La situation se crispe, résume Valérie Bastoul. On est au bord de la rupture, les exploitations et les coopératives ont besoin d’être entendues et soutenues ».
« L’immobilisme ne sera pas toléré »
« L’immobilisme ne sera pas toléré », conclut leur communiqué. Il appelle à « des mesures de soutien courageuses et à la hauteur de la situation de la filière viticole ». Il pointe notamment le rôle d’amortisseur social des coopératives sur le territoire.
Le plan de filière attendu en juin n’est toujours pas sorti, souligne la directrice. « Cela fait deux ans qu’on alerte mais les outils ne sont pas là », regrette-t-elle. « On dit stop ! Il faut se retrousser les manches pour trouver des bonnes solutions, redonner un peu de souffle et d’espoir », poursuit-elle.
Une liste de mesures pour avancer après les vendanges
Les vendanges mobilisent pour l’instant la profession mais les Vignerons Coopérateurs Occitanie veulent se positionner et avancer pour avoir des réponses après. L’idée est « de coconstruire une boîte à outil », explique Valérie Bastoul, appelant à une unité de la filière vitivinicole.
Une nécessité pour accompagner les évolutions. « Il y a une double entrée, il faut plus de souplesse pour pouvoir à la fois restructurer et s’adapter aux marchés, permettre aux gens qui y croient encore de continuer à s’investir, à s’installer et à ceux qui souhaitent arrêter de pouvoir partir dignement », plaide la directrice.
Douze mesures de soutien à la filière vitivinicole sur la table
Le communiqué énonce douze mesures de soutien. Parmi elles, une « mesure d’accompagnement du vignoble assortie d’une flexibilité règlementaire pour permettre de soutenir les travaux d’arrachage » avec une augmentation concomitante de la durée des autorisations de plantations pour restructurer en lien avec le marché. Ou encore, pour soulager les trésoreries, une aide au stockage privé, une année blanche des cotisations MSA et un dégrèvement à 100% de la TFNB. « Des contrôles des pratiques de nos fournisseurs sont nécessaires, dans une période inflationniste, nos coûts de production explosent au bénéfice de certains, c’est plus 20% sur les factures ! », argumentent aussi les Vignerons Coopérateurs Occitanie.
Le négoce appelé à travailler en cohérence avec la filière
Le communiqué s'adresse aussi au négoce. Il l'appelle à « travailler en cohérence avec la filière ». Et d’affirmer : « Dans une période où nos coûts de production s’envolent, la réponse ne peut pas être une baisse des prix au producteur ! ». Valérie Bastoul souligne de son côté la hausse des disponibilités en cave et les cours en baisse pour toutes les catégories de vin.
Une demande de distillation de 2 millions d'hectolitres
En Occitanie, la demande de distillation relative au plan de crise est de 2 millions d’hectolitres (avant coefficient de réfaction). La prévision de récolte 2023 s’établit pour l’instant à 11,6 millions d’hectolitres. « Ça nous paraît surévalué », relève Valérie Bastoul car entre temps les aléas climatiques ont continué à sévir entre le coup de chaud d’un côté de la région et la pluie et le mildiou de l’autre.