Dans le dossier de février 2021, la rédaction a fait le choix d'explorer en détail sept principaux types d’outils interceps. Le marché en regorge de bien d’autres. Petit florilège d’interceps alternatifs.
Plusieurs constructeurs proposent des socs en patte d’oie montés sur une sécurité pivotante à ressort. Simple et économique, cette solution est une alternative à la lame. Elle ne nécessite pas de réglage et se montre assez douce avec les vignes. Son efficacité est en revanche limitée sur des sols compactés et/ou présentant un fort enherbement. Ce type d’outil est également proposé en sécurité hydraulique.
La lame sarcleuse pour un déchaussage léger
Composée d’une lame large et d’un petit versoir, la lame sarcleuse permet un débuttage léger, ne déplaçant pas la terre très loin. Elle s’inscrit entre la lame et la décavaillonneuse. Egretier complète en option le miniversoir de tiges déflectrices qui accompagnent et émiettent la terre. Selon le montage, ces lames sarcleuses servent également à un chaussage léger en automne.
L’EcoSatelyt a un effacement mécanique sans ressort
Construit par la société Léger, cet outil se compose de trois rasettes surmontées de roues en téflon servant à l’effacement des trois pièces travaillantes, montées sur un support triangulaire pivotant autour d’un axe libre. Dès qu’une roue en téflon touche un pied de vigne, cela enclenche la rotation de l’outil et l’effacement de la rasette qu’elle surplombe. S’ensuivent des chaînes qui nivellent le travail. Évoluant autour de 5 cm de profondeur à une vitesse de 3 à 5 km/h, ces outils interceps sont montés sur un châssis coulissant hydrauliquement, doté de palpeurs qui n’ont d’autre fonction que de placer adéquatement les outils par rapport au rang. Peu gourmand en énergie, l’EcoSatelyt nécessite des jeunes plants bien tutorés et se montre moins à l’aise dans un enherbement développé. Il existe une version pour tracteur enjambeur, ainsi qu’une déclinaison dite Rosace où les trois rasettes sont remplacées par trois lames formant une rosace.
Le corps butteur, traditionnel chausseur
Monté sur un montant droit ou déporté, le corps butteur (ou la rasette butteuse) assure un chaussage hivernal, protégeant les vignes du gel et favorisant l’écoulement d’eau. Il se compose d’un soc et d’un versoir qui piochent la terre à proximité du rang pour la déverser sur le rang. Élément constitutif de la charrue vigneronne, il est utilisé en corps simple dans les vignes étroites dont on maintient l’enherbement d’interrang, et en corps double pour les vignes les plus étroites.
Les disques butteurs pour un cavaillonnage rapide
Le disque butteur assure un chaussage de la vigne à l’automne. Selon l’angle que l’on donne au (x) disque(s), le déplacement de terre est plus ou moins important. Certains modèles sont montés sur support intercep. D’autres travaillent proche du rang, mais pas entre les ceps.
Les disques débutteurs, alternative à la décavaillonneuse
Alternative à la décavaillonneuse à soc et versoir, les disques débutteurs se combinent par deux ou trois. Montés sur interceps pivotants, ils limitent les risques de blessure sur les ceps, par rapport à une pointe de versoir. Par contre, ils travaillent moins près du cep et déplacent moins la terre, raison pour laquelle des constructeurs les animent hydrauliquement pour augmenter la puissance du flux de terre.
La fraise enfouit les végétaux
Peu connue en France, la fraise (à ne pas confondre avec la roto-fraise) se compose d’un axe horizontal animé mécaniquement entraînant des dents droites ou courbées. Elle est appréciée pour la terre fine générée, avec un rendu très plat. « Sur sol pierreux, elle procure un plus beau résultat que la herse rotative, confie Bastien Méry, de la société Rinieri. En revanche, pour faire un bon travail il faut évoluer sur 5 cm de profondeur, alors que 3-4 suffisent avec une herse rotative. De plus, la fraise tend à enfouir les mauvaises herbes et à favoriser la germination. »
Le roto-fil désherbe en superficie
Composé d’un axe horizontal animé hydrauliquement sur lequel sont fixés une multitude de fils, le roto-fil est monté sur un support intercep pivotant. Peu adapté aux vignes basses, il permet de désherber tout ce qui est au-dessus du sol à une vitesse de 2 à 3 km/h. Cet outil se montre assez peu gourmand en puissance, dès lors que l’on a 20 à 30 l/min par tête.
Plus on abaisse l’outil, plus les fils ont une action agressive sur la surface du sol et donc sur les adventices, plus l’usure des fils sera rapide, d’autant plus si le sol est pierreux et usant. « Avec 30 m de fils de section 3,5 mm, on travaille 5 à 25 hectares, donne pour exemple Bastien Méry. Il faut compter moins de 40 euros pour une bobine de 100 m. »