L’inflation a pesé sur le marché mondial du vin en 2022
Lors de sa conférence annuelle sur l’état du marché mondial du vin, l’OIV a fait état d’une légère décroissance de la consommation de vin en 2022 mais d’un record de valorisation des exportations sous l’effet de l’inflation.
Lors de sa conférence annuelle sur l’état du marché mondial du vin, l’OIV a fait état d’une légère décroissance de la consommation de vin en 2022 mais d’un record de valorisation des exportations sous l’effet de l’inflation.
La poussée de l’inflation, en relation avec les effets de la guerre en Ukraine, la crise de l’énergie et les perturbations dans la chaîne mondiale d’approvisionnement, a fortement augmenté les coûts de production et de distribution des vins, a constaté l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) en dressant son panorama annuel de l'état du marché mondial du vin, le 20 avril dernier.
Cela a induit une augmentation significative des prix du vin pour les consommateurs sur de nombreux marchés. Ce phénomène explique, selon l'OIV, la légère décroissance de la consommation mondiale du vin. Elle s’est établie en 2022 à 232 millions d’hectolitres, soit un recul de 1 % par rapport à 2021.
Un chiffre record des exportations en valeur
Dans le même temps, avec un montant de 37,6 milliards d’euros (+ 9 % par rapport à 2021), la valorisation des exportations de vin a atteint « le chiffre le plus élevé jamais enregistré », a souligné Pau Roca, directeur général de l’OIV. Et ce alors que les volumes exportés ont baissé de 5 % en 2022 par rapport à 2021. Ils ont atteint 107 millions d’hectolitres.
« Les prix du vin ne vont pas baisser dans les prochains mois », a alerté Pau Roca. Selon les observations de l’OIV, les vins haut de gamme, achetés par une clientèle aisée, résistent mieux au contexte.
La consommation de vin évolue
L’OIV souligne des modifications tendancielles de la consommation. Sous l’effet surtout d’une baisse de consommation de vin en Chine, la consommation mondiale de vin décroît depuis 2018. L’OIV note que les vins rouges perdent des parts de marché tandis que d’autres catégories comme les effervescents (+ 5 % en volume et + 18 % en valeur en 2022 par rapport à 2021) ou le rosé sont en progression.
Les Etats-Unis, premier marché mondial du vin
Les Etats-Unis continuent d’être le premier pays consommateur de vin au monde. Le pays totalise à lui seul 15 % de la consommation mondiale. En 2022, c’est aussi le premier importateur mondial en volume (14,4 millions d’hectolitres) comme en valeur (7 milliards d’euros). En consommation par habitant, avec 12,6 litres par habitant et par an, les Etats-Unis ne figurent toutefois qu’au 17e rang mondial.
Des évolutions de consommation variables selon les pays
Si la plupart des pays reviennent à leur niveau de consommation d’avant Covid-19 en 2022, il est à noter une baisse sensible en Belgique (2 millions d’hectolitres consommés en 2022 mais 2,7 millions d’hectolitres en 2018, 2019 et 2020 ) mais surtout en Chine, où la consommation serait passée de 17,6 millions d’hectolitres en 2018 à 8,8 millions d’hectolitres en 2022.
Le Top 5 des hausses de consommation de vin en 2022 par rapport à 2021
Afrique-du-Sud : + 16 %
Portugal : + 14 %
Etats-Unis : + 3 %
Russie : + 3 %
France : + 2 %
Le Top 5 des baisses de consommation de vin en 2022 par rapport à 2021
Chine : -16 %
Belgique : - 14 %
Brésil : - 13 %
Suède : - 6 %
Italie : - 5 %
Une production mondiale plus élevée que prévu
La production mondiale de vin en 2022 est estimée à 258 millions d’hectolitres. Elle ne recule que de 1 % malgré le cumul de plusieurs aléas climatiques comme le gel, la grêle, la sécheresse. L’Italie, la France et l’Espagne fournissent toujours un peu plus de la moitié (50,8 %) de la production mondiale. La France, à elle seule, a représenté 17,7 % de la production mondiale en 2022.