Les vins du Roussillon voient leur avenir à l’export
Le vignoble des Pyrénées-Orientales entend faire de la singularité de ses vins une force pour conforter la bonne valorisation de ses vins à l’export mais aussi en France.
Le vignoble des Pyrénées-Orientales entend faire de la singularité de ses vins une force pour conforter la bonne valorisation de ses vins à l’export mais aussi en France.
Comme dans bien d’autres vignobles français, en Roussillon l’export est devenu le Graal pour chercher de la valorisation. Pour l’ensemble des vins secs AOP et IGP du Roussillon, les exportations 2018 ont atteint 26% des ventes en volume et 31% en valeur. Le Conseil interprofessionnel des vins du Roussillon (CIVR) estime que la part serait même de 30% en volume pour les seules IGP côtes catalanes. En 6 ans, le chiffre d’affaires export global a progressé de 36% pour atteindre 26,1 millions d’euros en 2018. « La dynamique va se confirmer », pronostique Nicolas Ponzo, directeur du CIVR. C’est dans les pays hors Union européenne que les ventes sont les plus dynamiques. Leur part dans les volumes exportés est passée de 36% à 48% entre 2012 et 2018. « Ces marchés reconnaissent la valeur intrinsèque des vins plutôt que la hiérarchie supposée », considère Nicolas Ponzo. La percée est nette en Chine et à Hong-Kong, ce duo étant devenu le premier marché export en valeur pour les vins secs. « Le marché asiatique demande des vins puissants », constate Philippe Bourrier, le président du CIVR, en soulignant que les vins qui y sont exportés sont désormais des produits premium.
L’IGP comme fer de lance
La valorisation se mesure aussi en France. « Les vignerons ont pris conscience que compte tenu des faibles rendements, il fallait cesser de brader les vins », estime Philippe Bourrier. La tendance s’illustre avec l’IGP côtes catalanes. Cette indication d’origine totalise en moyenne 156 500 hl, soit un volume égal à celui de l’AOC côtes-du-roussillon (hors villages). « Cette IGP est porteuse avec des cuvées très valorisées », se réjouit Nicolas Ponzo. « Ce sont des cuvées qui permettent de valoriser des vignes avec des terroirs particuliers, plantées de cépages qui n’entrent pas dans l’AOP. Leur prix moyen dépasse les 15 euros. Certaines cuvées peuvent atteindre 120 euros. Le marché du vrac est très faible », souligne Philippe Bourrier. Entraîner les vins doux naturels (VDN) dans cette dynamique de valorisation est un objectif affiché du conseil interprofessionnel. S'ils pèsent 20% de la production catalane, ils totalisent 80% de l'offre française de VDN.
Côté communication, le CIVR compte profiter de l’année 2019 qui fait de Perpignan, une ville européenne du vin. Il s’appuiera notamment sur le concours des Grenaches du monde que la cité catalane accueille le 18 avril.