Philippe Bouvet, directeur marketing du CIVA
" Avant d'être bon à l'export, il faut être bon à domicile"
Alors que les vente de vins d’Alsace sont en perte de vitesse dans l’Hexagone, le Comité Interprofessionnel des Vins d’Alsace (CIVA) se donne trois ans pour reconquérir le cœur des français.
Alors que les vente de vins d’Alsace sont en perte de vitesse dans l’Hexagone, le Comité Interprofessionnel des Vins d’Alsace (CIVA) se donne trois ans pour reconquérir le cœur des français.
71 % des Français qui connaissent les vins d’Alsace n’en consomment pas. Et 39% ne savent pas pourquoi. Un constat effarant à l’origine de la nouvelle campagne de communication lancée par le Comité Interprofessionnel des Vins d’Alsace (CIVA), baptisée « de l’ombre à la lumière ». Le Grand-est (Colmar, Strasbourg, Nancy...), Lille, pour sa proximité avec la Belgique et Paris, « capitale mondiale de la consommation de vin », sont les trois zones stratégiques retenues par le CIVA pour la diffusion des visuels. Pour Philippe Bouvet, directeur marketing du CIVA, le plan de communication pourra s’étendre plus largement d’ici trois ans, « mais avant d'être bon à l'export, il faut être bon à domicile », a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse à la maison de l’Alsace à Paris.
Mettre en avant la dimension à taille humaine du vignoble alsacien
« Nous avons de grands terroirs, de grands vins, et de grands vignerons, c’est à nous de les mettre en avant », a confié Philippe Bouvet. Pour cela, le CIVA s’appuie sur ses « quatre ambassadeurs » : le riesling, le crémant, le gewurztraminer et les grands crus. La campagne fait par ailleurs la part belle aux hommes et aux femmes qui se cachent derrière chaque bouteille de vin. « Nous souhaitons mettre en scène les vignerons et les impliquer dans ce travail de définition de notre nouvelle identité », a développé Philippe Bouvet. « D’autant que nous mettons en avant la dimension à taille humaine du vignoble alsacien, il faut donc que nous en apportions la preuve ».
Un nouveau souffle bienvenu
Une idée que les vignerons ont d’abord accueilli avec un enthousiasme modéré. « Ce n’est pas trop dans notre caractère de se mettre en avant », a expliqué avec pudeur Élise Garnier, vigneronne au domaine Materne Haegelin, à Orschwihr. « Mais nous avons clairement besoin d’un nouveau souffle, et nous soutenons les initiatives du CIVA ». Pour la vigneronne, l’objectif est de toucher une nouvelle génération de consommateurs, et de casser avec l’image du « gewurzt-foie gras » qui leur colle à la peau. C’est ainsi que sa cuvée « Tradition », un 100 % riesling, a été sélectionné par le CIVA pour accompagner la cuisine des chefs japonais Toshitaka Omiya et Yoshiaki Ito. « La cuisine nippone ne rigole pas avec la précision, tout comme le riesling », a conclu le directeur marketing.