Politique
Les régions veulent une gouvernance décentralisée
Les différentes régions viticoles ont pour la première fois depuis longtemps définies une position commune à propos du rapport sur le plan de modernisation. Leur cheval de bataille : réclamer une politique réelle de décentralisation organisée autour de l’interprofession.

Serait-ce un tournant dans l'histoire de la politique viticole ? En tout cas, le front commun mené par les interprofessions viticoles françaises en mai sur le plan de modernisation fera date tant il fait figure d'exception. Cette unité est tellement unique que l'un des représentants confie : « personne ne s'y attendait, en particulier l'Etat ne l'avait pas prévu. Il partait du principe que nous étions tous divisés et que jamais le Languedoc et le Bordelais, la Bourgogne et le Val de Loire... pourraient parler d'une seule voix ». Il aura fallu que le pouvoir interprofessionnel régional soit, selon les interprofessions, remis en cause par le rapport sur le plan de modernisation pour que l'union ait lieu.
Améliorer la gouvernance
Ce rapport du plan de modernisation a été écrit après six mois de concertation des professionnels. Remis au ministre de l'agriculture fin avril, il devait faire l'objet d'un arbitrage ministériel pour qu'une version définitive soit présentée fin mai. L'un des thèmes centraux vise à améliorer l'efficience du système de gouvernance français. Le rapport propose que la gouvernance régionale s'organise autour de trois instances : les interprofessions, le conseil de bassin (constitué des représentants professionnels, des collectivités, l'Etat et notamment du préfet) et les CRINAO. Présentés comme des « lieux privilégiés de concertation », les Conseils de bassin jouent un rôle politique et économique prépondérant puisqu'ils interviennent sur « la maîtrise des volumes par le recherche de cohérence des mesures de régulation de l'offre des vins à indication géographique décidées par les interprofessions », « les politiques de promotion, de recherche et d'expérimentation définies par les interprofessions du bassin » et « l'organisation de la segmentation ». Le Conseil de bassin intervient aussi sur l'organisation des politiques publiques : « il contribue aux décisions, par exemple en matière de ventilation des actions au sein de la part régionale de l'enveloppe nationale ». Concernant le rôle des interprofessions, le rapport indique seulement que leur rôle est « à renforcer, concernant la capacité de mise en marché. On s'appuiera sur la nouvelle OCM qui prévoit d'élargir leurs missions pour une meilleure efficacité économique ».