Co-produits de la vigne
Les marcs et les vinasses peuvent devenir des amendements
Co-produits de la vigne
La vigne ne donne pas que du vin. Outre l´eau-de-vie ou l´acide tartrique, les amendements font partie des co-produits de la vigne. Hier considérés comme déchets, ces produits trouvent aujourd´hui une valorisation écologique.
La distillerie de Thouarcé collecte la quasi-totalité des marcs frais issus des vendanges de Maine et Loire, auxquels s´ajoutent des ramassages en Loire-Atlantique et en Indre et Loire. Cela représente un tonnage annuel de 25 à 30 000 tonnes, qui vont être traitées, broyées et compostées: «la meilleure valorisation est d´en faire un amendement», confirment Olivier Duclaux, responsable du service technique et Philippe Drouet, de la CAPL.
Produit agréé pour l´agriculture biologique
Au terme de quelques mois d´ensilage, de compostage, de manutention, les marcs frais trouvent en effet un débouché en complément très riche en matière organique, ce qui présente un intérêt agronomique certain. «Pour une tonne, on relève 35 % de matière organique pure, d´origine végétale, sans mauvaise herbe ni résidu d´herbicide», souligne Philippe Drouet. Les analyses démontrent l´absence de métaux lourds et un pH d´environ 6,7. Le produit est agréé pour l´agriculture biologique. Ce procédé original, mis en place en 1989, souffre sans doute d´une plus grande difficulté d´utilisation. Adapté pour toutes les productions, il nécessite cependant un épandeur spécifique pour la viticulture. «Cela est un frein», admet Philippe Drouet. S´il trouve grâce auprès des agriculteurs, qui représentent un tiers de son débouché (sur 18 000 tonnes), il est également très prisé des composteurs qui l´associent à d´autres produits. A sa bonne valeur agronomique s´ajoute un prix attractif : 28,20 e/tonne franco, sachant que pour 10 000 unités de matière organique, il faudra apporter 3 tonnes d´amendement de marc de raisin.
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Légende - Broyage des marcs
Le marc présente un intérêt agronomique certain.
Traitement des vinasses à la chaux
Les vinasses font, elles aussi, l´objet d´un traitement en vue d´utilisation en co-produits de la vigne. Environ 35 000 hectolitres, issus des vendanges, sont traités. Le procédé ne date pas d´hier. Il a été instauré en 1984 mais, depuis deux campagnes, la distillerie a porté ses efforts pour réduire les nuisances olfactives liées à ce recyclage des matières. Le programme consiste en un traitement à la chaux appliqué automatiquement dès que le pH augmente. Les 10 000 m3 de vinasses ainsi traitées sont épandus suivant un plan bien établi et des périodes précises, sur les herbages ou les terres à destination des cultures céréalières, tournesol et maïs. Un apport intéressant du point de vue agronomique : 50 unités d´azote, 60 unités de phosphore et 250 unités de potasse. La surface d´épandage de 400 hectares est largement suffisante et permet d´envisager l´épandage de volumes supplémentaires.
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Légende - Prélèvement sur marcs frais
«Pour une tonne, on relève 35 % de matière organique pure, d´origine végétale, sans mauvaise herbe ni résidu d´herbicide».