cognac et armagnac
Les exportations d’eaux-de-vie vers la Chine menacées
La Chine vient de dévoiler le montant des droits additionnels qu’elle pourrait appliquer sur les cognacs, armagnacs et autres brandies dès la fin de son enquête antidumping.
34,8 % ! Telle est la moyenne des droits additionnels qui pourraient s’appliquer dès la fin de l’enquête antidumping chinoise, à l’importation des eaux-de-vie de vin, de marc et de brandies européens sur le territoire asiatique. Ces montants ont été établis sur la base de la procédure lancée depuis le 5 janvier 2024, qui a permis au ministère du Commerce chinois d’analyser des données provenant de toutes les entreprises du secteur et plus particulièrement de trois d’entre elles.
Cette perspective de hausse de la taxation est préoccupante. « S’ils étaient définitivement imposés, de tels droits affecteraient lourdement les filières exportatrices concernées », alertent, dans un communiqué de presse conjoint, les interprofessions du cognac et de l’armagnac ainsi que la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS).
Le quart des volumes du cognac, le troisième marché en volume de l’armagnac
Et pour cause. La Chine représente le quart des exportations de cognac, et le second marché en valeur de l’armagnac. Cette hausse subite des taxes provoquerait, à n’en pas douter, un repli des transactions qui inquiète fortement les filières concernées. « Cette annonce est un coup de massue pour notre activité économique de la région de Gascogne, réagit Olivier Goujon, directeur du Bureau national interprofessionnel de l’armagnac (BNIA). Depuis le début de cette enquête et malgré notre coopération, nous craignons d’être les victimes d’un bras de fer totalement étranger à nos activités. »
De fait, cette enquête antidumping fait suite à l’annonce, par la Commission européenne, de mesures commerciales à l’encontre de certains secteurs exportateurs chinois, et en particulier à l’enquête portant sur les véhicules électriques. Il s’agirait donc de mesures « de rétorsion » à l’égard de l’Union européenne et de sa politique. Raison pour laquelle, dans leur communiqué, les responsables professionnels « en appellent aux autorités françaises et européennes afin de susciter les conditions d’un dialogue avec la Chine, permettant de reconsidérer les annonces de ce jour sous deux mois ». Mais pas sûr que ce soit la priorité du nouveau gouvernement Barnier, ni de la Commission européenne.