Réforme des AOC
Les AOC définissent leur typicité
La dégustation organoleptique dans le cadre de l’agrément des vins doit désormais vérifier si le vin appartient bien à la famille de goût de l’appellation. De quoi soulever nombres de débats.

« Imaginez définir un goût type pour telle ou telle appellation serait me semble-t-il aller à l'encontre de ce qui fait l'essence même d'un vin, à savoir, l'expression conjointe d'un ensemble complexe de facteurs dont le résultat comme le tableau du peintre réside d'abord dans le talent des hommes » a lancé Pierre-Henry Gagey, président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne le 24 juin 2008 lors de l'assemblée générale de l'interprofession bourguignonne. En imposant l'obligation de vérifier l'appartenance des vins à une famille d'AOC lors de la dégustation d'agrément, la directive du Conseil des agréments et contrôles (CAC) du 10 avril 2008 a lancé un débat passionnant et véhément sur la typicité des AOC, révélant la multiplicité des avis sur le terroir, son goût et la capacité à le définir. Car nombre se sont élevés contre l'obligation de définir « une famille d'AOC ». Pour eux, l'AOC est par essence multiple. « Lorsque l'on parle de typicité en Bourgogne, on ne peut pas se contenter d'une définition simpliste et triviale. Nous cultivons nos vignes sur une mosaïque de terroirs et il y a de nombreuses façons différentes d'exprimer la vérité de la terre. C'est cette dimension là qui nous intéresse et cette multitude d'expressions constitue en partie la typicité de nos vins » a ainsi estimé Pierre-Henri Gagey.