Le pépinieriste Lilian Bérillon veut réintroduire de la diversité chez les porte-greffes
À Jonquières, dans le Vaucluse, la pépinière de Lilian Bérillon a entamé depuis une quinzaine d’années une réflexion sur la qualité des porte-greffes au sens large. Il s’inquiète de leur appauvrissement génétique et replante des porte-greffes oubliés. Il espère que la sélection massale soit un jour autorisée en pépinière.
À Jonquières, dans le Vaucluse, la pépinière de Lilian Bérillon a entamé depuis une quinzaine d’années une réflexion sur la qualité des porte-greffes au sens large. Il s’inquiète de leur appauvrissement génétique et replante des porte-greffes oubliés. Il espère que la sélection massale soit un jour autorisée en pépinière.
Pour le pépiniériste Lilian Bérillon, on doit attacher autant d’importance au choix et à la réalisation d’un porte-greffe qu’à celle d’un greffon. Or, l’offre de matériel végétal à destination des pépiniéristes, et donc des viticulteurs, est bien moindre. « Il n’existe que très peu de clones, parfois même un seul pour certaines variétés. Nous avons perdu toute une diversité depuis la disparition de la catégorie Élite de nos parents », estime Lilian Bérillon. Un appauvrissement génétique qui lui fait craindre une moins bonne longévité des vignes mais aussi une moindre cohérence vis-à-vis de la diversité des terroirs et des nouveaux contextes de production. « Il n’y a quasiment plus de création depuis les années 80 mais le climat, lui, n’est pas le même qu’à l’époque ! », fait-il observer.*
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Caresser l’espoir de pouvoir faire une sélection massale un jour
Pour lutter contre le rétrécissement des choix, il a donc replanté des porte-greffes inscrits mais tombés en désuétude, comme le 99 R. Il dispose ainsi d’un total de 20 variétés sur les 31 inscrites au catalogue. Le pépiniériste regrette toutefois que la sélection massale soit interdite pour les porte-greffes. « Je suis conscient qu’il faut faire attention à la qualité sanitaire, mais n’y aurait-il pas un entre-deux ? s’interroge-t-il. C’est dommage de ne rien pouvoir faire sur ce sujet. » Au-delà de la diversité du matériel, Lilian Bérillon a également engagé des changements dans le mode de culture des vignes mères de porte-greffe. Il a notamment palissé les pieds afin de pouvoir travailler les sols et d’éviter de rouler sur les sarments, et sera entièrement autonome en bois d’ici 2023.