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Le curetage et la complantation de la vigne, des pratiques rentables contre l'esca

Dans le cadre du projet Decidep, l’Inrae de Bordeaux s’est intéressé à l’impact économique de deux pratiques de lutte contre les dépérissements de la vigne : la complantation et le curetage.

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À long terme, le curetage de la vigne est toujours préférable financièrement au fait de ne rien faire.
© M. Leclercq

« Le curetage ou la complantation de vignes atteintes d’esca sont pratiquement toujours plus rentables que l’arrachage et la replantation », plante Adeline Ugaglia, de Bordeaux Sciences Agro. Il faut dire que coût de l’arrachage et de la plantation sont très élevés, et le temps de latence avant l’entrée en production s’ajoute à ces charges.

Des simulations sur trois AOC distinctes

De même, la complantation et le curetage sont plus rentables à long terme que de ne rien faire. Pour avancer cette donnée, Marie Konan, auteur d’une thèse à l’Inrae, a effectué des simulations bioéconomiques sur des parcelles fictives, atteintes à trois niveaux de sévérité par l’esca (faible, moyenne et importante), sur trois appellations : pauillac, entre-deux-mers et cognac. Puis, pour tous ces modèles, elle a fait varier tant les prix de vente de ces vins que les coûts du curetage et de la complantation. Cette dernière peut par exemple entraîner un retour en production s’étalant entre cinq et neuf ans et coûter entre 4 et 15 euros le pied. De même, le prix de vente de l’entre-deux-mers peut fluctuer entre 120 et 200 euros l’hectolitre.

« Dans tous les cas de figure, la rentabilité cumulée à long terme est supérieure lors de la mise en place d’une pratique », conclut la chercheuse. Mais selon le degré de sévérité de la maladie, il sera plus intéressant d’opter pour l’une ou l’autre des deux techniques. Ainsi, si la sévérité de l’esca dans la parcelle est faible, la complantation s’avérera plus intéressante d’un point de vue économique. En revanche, si la sévérité est moyenne à élevée, le curetage sera plus avantageux. Le retour en production sera notamment plus rapide, et la compétition avec les autres pieds moins ardue.

Optez pour des porte-greffes résistants à la sécheresse

De son côté, Anne Mérot, de l’Inrae de Bordeaux, s’est penchée sur l’impact des pratiques sur les dépérissements. Et ce, via l’étude de bases de données. Si aucun résultat ne ressort clairement, la chercheuse a mis plusieurs tendances en évidence. Tout d’abord, les parcelles les plus fortement dépérissantes se situent en zone de plaine ou plateau, sur des sols de groies ou silico-argileux. Elles sont plantées avec des porte-greffes moyennement résistants à la sécheresse et avec une vigueur conférée moyenne à très forte.

Ruggieri et 333 atténuent les dépérissements sur des sols sableux

Second enseignement : les parcelles étant majoritairement non dépérissantes sont celles menées avec un enherbement interrang important et avec de l’herbe sous le rang, avec moins de rognages, plus d’apports de potasse, moins de traitements antimildiou et antioïdium et, sans surprise, avec davantage de traitements à l’arsénite de sodium que l’autre groupe. Elle en conclut que les porte-greffes résistants à la sécheresse de type Ruggieri et 333 atténuent les dépérissements notamment sur des sols sableux.

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