Densité de plantation
Le coût de la qualité en AOC bordeaux
Densité de plantation
Augmenter la densité de plantation est facteur d´amélioration qualitative. Reste à savoir à quoi l´on s´engage financièrement. La Chambre d´agriculture de Gironde fait le point.
Faut-il planter à 3 m, à 2 m ou même moins ? La question est d´importance et la réponse est lourde d´engagements, pour au moins 40 ans. Et au-delà de cette nécessaire vision à long terme, le débat fait d´autant plus rage à Bordeaux que l´octroi de droits de plantation nouveaux n´est accordé que pour des plantations d´au moins 4000 pieds/ha alors que le décret de l´AOC prévoit une densité minimale de 2000 pieds/ha. Qui plus est, bénéficier des primes de restructuration du vignoble suppose une plantation à 5000 pieds/ha minimum.
Des coûts de plantation allant du simple au double
Afin de permettre au vigneron de faire les bons choix, l´URABLT (Union régionale agricole de Branne-Libourne-Targon), structure dépendante de la Chambre d´agriculture, a réalisé une étude sur le thème : « Plantations de qualité : combien ça coûte ». L´étude se base sur une parcelle de vigne existante. Ce qui a permis de décompter les tournées, de tabler sur un nombre exact de pieds et de calculer le nombre de pointes et même les longueurs de fils de fer. Résultat : le coût de la plantation (hors arrachage) varie de 18 032 euros/ha pour une vigne large de 3 m x 1 m à 31 092 euros/ha pour une vigne étroite d´1,50 m x 1 m. « Selon le choix de planter en vignes larges ou étroites, l´investissement au départ peut être beaucoup plus important mais rapporté à la durée moyenne de vie d´une vigne, soit 40 ans, la différence devient plus qu´acceptable », estime Eric Chadourne, directeur de l´URABLT. D´autant plus que la prime de restructuration peut couvrir le surcoût dans le cas d´une plantation serrée. « Les hautes densités constituent également une assurance en rendement et en qualité », indique encore Eric Chadourne. Mais d´ajouter : « Reste le problème de la valorisation. »
Une plantation à 2 m en AOC bordeaux augmente le coût de production par tonneau de 150 euros par rapport à une vigne plantée à 3 m. Et ceci, sans compter les éventuels surcoûts liés à la nouvelle organisation de travail et de matériels que suppose une plantation serrée. Sachant également que dans le cas d´une vigne large, l´obtention d´une qualité correcte sera plus aléatoire. « C´est donc un véritable choix d´entreprise. Un vigneron au travail déjà bien organisé et qui a les moyens de bien valoriser sa production aura intérêt à planter étroit. Au contraire, un vigneron qui a déjà des vignes larges, qui subit les aléas du marché vrac et l´augmentation des coûts de production, a peut-être intérêt à opter pour des vignes larges ».
L´étude complète est disponible auprès de l´Urablt : 05 57 55 25 25 - email : info@urab-grezillac.com