rhône
L’AOC grignan-les-adhémar fête les 10 ans de son changement de dénomination
Seul exemple de changement complet de nom au sein des AOC viticoles, l’AOC grignan-les-adhémar dresse un bilan très positif d’un choix radical pris il y a dix ans, celui d’abandonner le nom coteaux-du-tricastin.
« Nous sommes une belle appellation qui a du dynamisme, sans doute parce que depuis dix ans nous avons dû montrer qui on était. Les vignerons se sont serrés les coudes et réunis autour d’un projet », se réjouit Matthieu Rozel, président depuis quatre ans.
Car au-delà du nouveau nom, le pari engagé à l’époque par Henri Bour, alors président de l’AOC, a aussi consisté à construire une identité et à monter en gamme. Grâce à sa position entre le sud et le nord de la vallée du Rhône, l’appellation a joué la carte d’une évolution de l’encépagement en misant sur les cépages du nord du Rhône. Ainsi la syrah a conquis 40 % des cépages rouges et le viognier 54 % des cépages blancs. La proportion de blanc a atteint 11 % des 50 000 hl annuel, le double de la proportion de l’ensemble du vignoble rhodanien.
Ces changements se sont traduits par une diminution de 29 % en volume des ventes en grandes surfaces entre 2011 et 2018. Si l’export s’est développé jusqu’à peser un quart de la valeur des ventes annuelles, c’est sur la France que l’appellation veut encore progresser. Les ventes directes totalisent 40 % des ventes en valeur grâce au tourisme et aux salons, mais pour Matthieu Rozel, il y a encore un potentiel de développement dans les villes, en CHR et cavistes grâce au profil des vins et à l’engagement environnemental croissant du vignoble. Le budget de promotion 2020 donnera donc la priorité à des opérations sur Lyon et Paris, avec l’objectif de donner à l’appellation une image plus branchée.