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Aménagement de la loi Évin
L´Anpaa contre-attaque

L´Anpaa(1) lance une pétition nationale afin de s´opposer à tout aménagement de la loi Evin. Patrick Elineau, son directeur, en explique les raisons.


Réussir Vigne : Que pensez vous de l´adaptation de la loi Evin en faveur du vin proposée dans l´amendement du Sénat ?

Patrick Elineau : J´aimerais tout d´abord préciser que la communication collective pour les vins n´a jamais été interdite et est parfaitement possible. Nous n´avons jamais réclamé une interdiction de communiquer. Il suffit de respecter les critères cités dans la loi Évin : origine, dénomination, terroir, degré alcoolique. Par exemple, l´actuelle campagne pour les vins de Bergerac les respecte. Ce que ne faisait pas celle des vins de Bourgogne en affichant des femmes.
L´amendement proposé est à notre sens une erreur. C´est pourquoi, en collaboration avec d´autres acteurs dont la Société française d´alcoologie et la Fédération française d´addictologie, nous lançons dès aujourd´hui une pétition pour le maintien de la loi Evin(2). Pour l´Anpaa, elle ne doit pas évoluer car elle possède des limites clairement définies. La molécule d´alcool étant la même partout et représentant un danger potentiel, elle doit être traitée de la même façon pour l´ensemble des boissons alcoolisées.

Les vignerons pensent que l´Anpaa est contre eux. Que leur répondez-vous ?

Nous ne sommes pas abstinents et nous ne sommes pas contre les viticulteurs. Mais il ne faut pas que les intérêts économiques priment sur la santé publique. J´espère que les députés prendront cela en compte. Si cet amendement est voté, ce sont les vignerons qui seront de toute façon les plus grands perdants à terme. Car les brasseurs et les industriels demanderont à leur tour une adaptation de la loi et même s´ils ne l´obtiennent pas directement en France, faute de pouvoir électoral, ils la demanderont à l´Europe. Les vignerons s´en mordront alors les doigts.

En attendant la décision de l´Assemblée, comment les interprofessions, qui ne font pas la promotion d´une boisson unique et ne peuvent pas préciser un seul degré alcoolique ou un seul nom, peuvent communiquer ?

Les interprofessions peuvent parfaitement communiquer sur leurs spécificités comme les types de sol ou bien mettre l´accent sur l´importance du terroir. Le pastis n´a par exemple pas un terroir bien défini. Elles peuvent également évoquer les différentes manières de consommer le vin, et en quelles circonstances les gens peuvent le faire. Mais les publicitaires veulent absolument mettre des femmes nues dans les pubs pour vendre des voitures ou du vin.

(1) Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie.
(2) Pour plus d´informations,
site : www.anpaa.asso.fr
mail : cgourapa @anpa.asso.fr

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