La success story des vins ligériens aux États-Unis se poursuit
Les exportations de vins blancs du Val de Loire aux États-Unis ont doublé en volume et triplé en valeur au cours des 10 dernières années. À l'occasion de Wine Paris, Interloire a réaffirmé sa confiance en l'avenir des vins ligériens sur ce marché clef.
Les exportations de vins blancs du Val de Loire aux États-Unis ont doublé en volume et triplé en valeur au cours des 10 dernières années. À l'occasion de Wine Paris, Interloire a réaffirmé sa confiance en l'avenir des vins ligériens sur ce marché clef.
Avec 32,6 millions d'hectolitres de vin consommés en 2017, les États-Unis occupent la première place du podium des plus grands consommateurs de vin au monde. Ce qui en fait assurément un marché clef pour les vins français. Et ce ne sont pas les producteurs du bassin ligérien qui diront le contraire, vu l'engouement que suscitent leurs vins, notamment les blancs, outre-Atlantique. Les AOP anjou-saumur et savennières, AOP touraine et AOP muscadet tirent particulièrement leur épingle du jeu avec respectivement + 1016%, +460% et +83% d'augmentation de leur valeur à l'export vers les États-Unis. « Des résultats qui traduisent tout le travail qualitatif réalisé par les vignerons du Val de Loire », se réjouit Bernard Jacob, secrétaire général d'Interloire, l'interprofession des vins ligériens. Ces chiffres vertigineux pourraient par ailleurs continuer à progresser, comme en témoigne le Wine Trade Monitor, une enquête menée auprès d'acheteurs professionnels américains par l'agence Sopexa. Ils sont 64% à estimer que les ventes de vins ligériens aux États-Unis progresseront dans les deux prochaines années. « On a la faiblesse de penser que ce qui se passe aux États-Unis a tendance à s'étendre au reste du monde », s'amuse Jean-Martin Dutour, président d'Interloire. Ces chiffres sont le reflet d'un changement dans le mode de consommation des Américains, « poussé par une premiumisation de la demande et un niveau d'éducation vis-à-vis du vin de plus en plus élevé », affirme Valérie Gérard, directrice trade marketing USA chez Sopexa.
Sommeliers et réseaux sociaux, le combo gagnant
« Le rôle des sommeliers est bien plus important aux États-Unis qu'en France », explique Arnaud Tronche, sommelier et propriétaire du restaurant Racines à New-York. « Les consommateurs sont très sensibles aux messages qu'ils portent sur les réseaux sociaux, notamment Instagram », poursuit-il. En témoigne le rôle joué par son associée, Pascaline Lepeltier sacrée meilleure ouvrière de France et meilleure sommelière de France en 2018. Elle est suivie par plus de 21 500 instagrameurs, qu'elle inonde de posts très orientés sur son vignoble de prédilection, le Val de Loire. Son hashtag #chenincheninchenin a très probablement participé à l'engouement des Américains pour ce cépage désormais classé quatrième des cépages les plus achetés aux États-Unis. Pour l'heure, la production de chenin ne semble pas s'exiler outre-Atlantique mais le premier congrès international qui lui est dédié les 1, 2 et 3 juillet prochain à Angers pourrait susciter de nouvelles vocations.
Un créneau à prendre pour les vins rouges du Val de Loire
Quant aux appellations rouges du Val de Loire, pas de panique, elles devraient également trouver leur place sur le marché américain. « Le consommateur américain recherche des vins moins alcoolisés, avec beaucoup de fraîcheur et le Val de Loire a une offre qui colle avec ces éléments-là » rassure Valérie Gérard. « D'autant que le Val de Loire est perçu comme l'un des premiers à avoir poussé vers le bio » argumente Arnaud Tronche. Un atout indéniable sur un marché très sensible à cet argument.