Il fait écrire les ceps de vigne
Aucune ambiguïté possible. Quand Philippe Pérès explique qu’il cherche des ceps, il ne s’agit pas de champignons, mais bien de ceps de vigne. Il les tourne ensuite pour fabriquer des manches de stylos.
Aucune ambiguïté possible. Quand Philippe Pérès explique qu’il cherche des ceps, il ne s’agit pas de champignons, mais bien de ceps de vigne. Il les tourne ensuite pour fabriquer des manches de stylos.


Certes, en bon natif du Sud-Ouest, Philippe Pérès doit bien se régaler de temps à autre d’une bonne poêlée de champignons. Il n’empêche, quand il s’attelle à récolter des ceps, c’est avant tout pour alimenter son tour à bois et fabriquer des manches de stylos. "Les nombreuses tailles subies par les ceps de vigne créent des marques et des contrastes avec des tâches, des textures différentes, des fibres larges et d’autres très serrées, relève cet artiste. Visuellement, c’est très intéressant pour mon travail." En fait de travail, Philippe Pérès officie dans l’industrie chimique. Mais le "bricolage", comme il dit, c’est sa passion depuis plus de trente ans.
Cette irrésistible envie de travail manuel l’a d’abord conduit à se spécialiser dans la fabrication de queues de billards, puis de couteaux. Ce n’est qu’en 2011 qu’il amorce le virage vers les stylos. L’un de ses amis coutelier présente sur internet sa série de stylos "faits maison". Elle rencontre un certain succès, qui donne envie à Philippe Pérès de tenter sa chance. Ce sera moins frustrant que la coutellerie. "Quand on allume une forge en coutellerie, il faut y rester la journée, note-t-il. Et j’ai beau travailler en 3/8, ce qui me laisse des demi-journées disponibles, ce n’est pas suffisant." Le voilà donc qui débute dans le monde des stylos "faits maison". Une décision qu’il ne regrette pas. Sa boutique sur internet compte aujourd’hui près de 280 références ; que des pièces uniques. Une trentaine de modèles qui vont du stylo-plume au blaireau en passant par le porte-mine, le critérium, le roller ou encore les atomiseurs de parfum. Avec un prix moyen du stylo qui s’échelonne de 48 à 54 euros.
Une quinzaine de références à base de ceps de vigne
Les ventes se font sur internet dans le monde entier et sur une dizaine de salons par an. Il ne s’arrête plus et en juillet 2013 il se déclare "artiste libre". Cela dit, la place des ceps de vigne reste assez faible. Une quinzaine de références tout au plus. "J’en ferais d’avantage si je le pouvais car, encore une fois, le résultat avec les ceps de vigne est exceptionnel, et je pèse mes mots. Faute de temps je ne prospecte pas assez les viticulteurs. J’aimerais leur proposer des partenariats. Je cherche aussi des douelles de barriques à travailler. Là aussi le rendu des différentes nuances est très beau. Pour les viticulteurs ce serait une forme d’engagement vers l’économie circulaire. " Avis aux vignerons !