« Grâce à l'autoconstruction, mon semoir viticole m'est revenu à 4 000 euros »
Thomas Fabre-Barthez, vigneron dans l'Hérault, coopérateur pour les vignerons d’Ensérune sur 7,5 hectares, a construit trois outils viticoles dans un cadre collectif avec la coopérative d’autoconstruction l’Atelier paysan.
Thomas Fabre-Barthez, vigneron dans l'Hérault, coopérateur pour les vignerons d’Ensérune sur 7,5 hectares, a construit trois outils viticoles dans un cadre collectif avec la coopérative d’autoconstruction l’Atelier paysan.
« Je me suis lancé dans l’autoconstruction dès que je me suis installé en 2021. Je ne savais rien faire quand j’ai réalisé mon premier stage avec l’Atelier paysan. Pendant la formation, tout en réalisant son outil, on s’entraide, on apprend ensemble, on découpe, on soude, on perce… ça crée une émulation. Le but est de rendre les participants autonomes. À la fin, chacun assemble son outil. Si le vendredi ce n’est pas fini, on le termine chez soi. La formation, c’est aussi un temps de rencontre et d’échange sur les itinéraires techniques car on cherche à créer un outil qui correspond le mieux à notre environnement et à nos pratiques. On peut solliciter les formateurs par la suite.
Des outils sur mesure
Grâce à ces formations, j’ai construit un cadre extensible pour le travail du sol, des étoiles interceps et un semoir. Des trois outils, le semoir est celui avec le meilleur rapport qualité-prix. Il m’est revenu à 4 000 euros HT, c’est deux à trois fois moins cher que les solutions du marché et il est complètement adapté à mon contexte de culture. La barre porte-outils a coûté 2 500 euros. Pour la paire d’étoiles de binage le montant est de 1 600 euros mais on ne peut pas comparer le prix avec les doigts Kress du commerce, car ce que l’on construit est plus sophistiqué.
Lire aussi : Le Mobilab Agrotic vulgarise les technologies numériques
L’Atelier paysan propose un catalogue d’outils. Selon ce que l’on veut faire, ils commandent les fournitures nécessaires avant la formation. Ça n’est pas forcément moins cher que si on achetait les fournitures nous-même mais ça évite de devoir commander une barre en métal de plusieurs mètres alors qu’on a besoin de 50 cm. Ils ont des fournisseurs capables de faire des pièces tournées ou issues d’une découpe laser impossible à imiter avec une disqueuse. Les coûts des matières premières sont admissibles dans le cadre des dossiers de subvention, mais pas la main-d’œuvre.
Avec l’approche de l’Atelier paysan, il y a une vraie réflexion sur le rôle de l’outil. Si demain on va sur de la robotique low-tech, cela se fera en conservant notre savoir-faire paysan et en continuant de rester maître des choix. Aujourd’hui, je me suis équipé pour pouvoir autoconstruire des outils chez moi. Mais on a monté une antenne en structure associative à Félines. Il y a un tarif à la demi-journée et la facturation des consommables. Ça permet d’accéder à du matériel que l’on n’a pas forcément chez soi. »
Découvrez les autres articles du dossier sobriété ici :
Matériel viti-vinicole : opter pour la sobriété
Sobriété : mieux dimensionner ses équipements viticoles
« En achetant à deux, je me suis équipé en matériel viticole pour 75 000 euros »
« Grâce à l'autoconstruction, mon semoir viticole m'est revenu à 4 000 euros »
Le retrofit, une option économe pour renouveler le matériel vitivinicole
« Grâce à la location, notre semoir viticole ne nous coûte que 200 à 300 euros par an »
« L’achat de l’outil d’analyse oenologique en Cuma sera rentabilisé en deux ans »
Se grouper pour acheter ses fournitures viticoles moins cher