Caves coopératives
Fin de la production de masse, passage au paiement différencié
Caves coopératives
L´heure est à la segmentation de l´offre et à la qualité. La rémunération différenciée des apports en coopérative est aujourd´hui une démarche quasi-incontournable.
"Tous les raisins n´ont pas la même valeur vénale et onologique": voilà une citation que plus personne aujourd´hui ne s´aviserait de remettre en question. Et pourtant celle-ci est parue dans "Le vigneron coopérateur", publié en mars 1933. Autant dire que le débat sur la rémunération différenciée des apports de raisin en coopérative est ancien. Il a fallu quand même attendre quelques années avant qu´un nombre aujourd´hui grandissant de coopératives ne le mette en application. De la théorie à la pratique, il y a un grand pas mais, comme l´indique Jean-Marc Touzard, économiste à l´Inra : "Bien conduite, l´introduction de la rémunération différenciée dans une cave peut être un véritable processus d´apprentissage collectif". Mais celle-ci dans tous les cas, quels que soient les critères choisis pour classer et rémunérer les raisins, ne sera qu´un outil au service d´une stratégie commerciale.
L´égalitarisme coopératif a vécu
A chaque coop de définir son projet politique et économique, ses ambitions et d´y affecter ensuite les moyens adéquats. Une chose est sûre : dans un contexte concurrentiel de plus en plus difficile, la production de vins de masse n´a plus d´avenir. L´heure est à la segmentation et à la qualité, surtout en coopérative. Car, si certaines remportent médaille sur médaille dans différents concours, si elles sont citées dans nombre de guides onologiques, il n´est pas sûr que dans l´esprit du consommateur moyen, le vocable de coopérative ne soit immédiatement encore associé à celui de piquette. Pourtant, les efforts sont patents. Et il en a sans doute fallu pour faire admettre aux adhérents l´intérêt de passer d´un prix moyen à un prix équitable. L´égalitarisme coopératif a vécu. Mais c´est pour la bonne cause.