Equipement de pulvérisation
EvaSprayViti livre ses premières préconisations
Grâce au banc d’essai EvaSprayViti, les deux instituts IFV et Irstea ont réalisé une fiche pratique visant à optimiser la pulvérisation aux premiers stades de végétation.
Médaillé d’argent au dernier Sitevi,
le banc d’essai EvaSprayViti conçu par l’IFV et l’Irstea, avec l’appui des chambres d’agriculture du Languedoc-Roussillon, livre ses premiers résultats. Ce support artificiel similaire au développement d’une vigne palissée permet ainsi d’analyser la qualité de répartition de la bouillie et de mesurer les quantités de produit déposées sur les feuilles, sur le sol et la part perdue dans l’air. Il est ainsi possible de comparer les performances des appareils et de leurs réglages et d’en déduire l’efficacité des pratiques de pulvérisation aux trois stades de végétation.
Les essais en début de végétation
Au cours de l’été 2013, 127 modalités de réglages ont été testées. Compilées dans le graphique (voir encadré), ces mesures montrent une réduction des quantités de produit déposées par unité de surface avec le développement de la végétation. Ils montrent aussi une grande disparité des résultats en début de végétation, avec des variations d’un facteur 1 à 5. C’est donc à ce stade que la marge de progrès est la plus importante.
Voûte à quatre mains et à quatre canons : conserver une sortie par rang traité
Avec ce matériel, les meilleurs résultats ont été obtenus en ne conservant qu’une sortie par rang traité (fermeture d’une main sur deux et d’un canon sur deux). Pour une utilisation tous les quatre rangs, les deux instituts ne préconisent pas de réduction de dose, bien que les niveaux de dépôts soient largement supérieurs à ceux assurant la protection en pleine végétation. En revanche, en passant tous les deux rangs, les dépôts sont plus que deux fois plus élevés que tous les quatre rangs. L’IFV et l’Irstea suggèrent donc d’appliquer la moitié de la dose homologuée en utilisant l’appareil un rang sur deux.
Aéroconvecteur avec buses à injection d’air : attention au choix de la buse et à la hauteur de végétation
Avec ce matériel, les meilleurs résultats ont été obtenus avec des buses à fente à injection d’air IDK de couleur orange (pression entre 4 et 5 bars) et en n’ouvrant les buses qu’en face de la végétation.
En passant tous les deux rangs, l’appareil a déposé deux fois plus de produit que
la voûte utilisée tous les quatre rangs sur les parties les moins touchées du végétal.
En passant tous les deux rangs, il est possible de réduire la dose homologuée par deux.
Un passage tous les trois rangs n’offre en revanche pas de marge de manœuvre exploitable pour l’optimisation des doses.
Rampe premiers traitements avec buses à injection d’air : la meilleure performance
Les meilleurs résultats ont été obtenus avec une rampe premiers traitements à jet projeté équipée de deux porte-buses, se faisant face de chaque côté du cordon, et de buses à fente à injection d’air (Lechler IDK 90 orange et vertes pendant ces essais), perpendiculaires à la végétation. L’utilisation de buses à injection d’air permet de limiter les risques de dérive vue la faible surface d’interception du produit. Inadapté aux vignes en gobelet, ce matériel peut être utilisé pour les premiers traitements, de pointe verte à 6/7 feuilles, stade au-delà duquel l’angle de la buse située à une trentaine de centimètres du cordon ne permet plus de couvrir toute la végétation.
Réalisé sur des plages de volume de 50 à 100 litres par hectare et de pression de 3 et 5 bars, les mesures effectuées sur le banc d’essai avec ce matériel ont montré que les quantités de produit déposées sur les parties du végétal les moins bien traitées ont été quatre fois supérieures aux quantités de produit déposées sur les parties du végétal les moins bien traitées avec une voûte pneumatique utilisée couramment à pleine dose tous les quatre rangs.
Cela signifie, que même en prenant une marge de sécurité, la dose appliquée avec la rampe lors
des premiers traitements peut facilement être divisée par trois par rapport à la dose hectare homologuée.
Résultats d’essais : grande variabilité des applications en début de végétation
L'unité de référence (UR) retenue est le nanogramme de matière active interceptée par surface de feuille (ng/dm2) pour un gramme par hectare, de façon à comparer tous les résultats, même en variant la concentration de la bouillie, le mouillage ou le stade végétatif.
Source : IFV-Irstea