Des fauteuils pour s’asseoir dans les bouchons
Dans une autre vie, Gabriel Wiese était menuisier. Mais à présent, il produit des fauteuils à base de bouchons. Il expose et vend ses séries limitées en Europe, en Asie et aux États-Unis.
Dans une autre vie, Gabriel Wiese était menuisier. Mais à présent, il produit des fauteuils à base de bouchons. Il expose et vend ses séries limitées en Europe, en Asie et aux États-Unis.
"Au départ, je suis venu aux bouchons de liège recyclés par conscience écologique, explique le designer allemand Gabriel Wiese. Ma ville organisait des programmes de collecte, et un ami caviste qui en récupérait m’en a donnés. " Les toutes premières réalisations de Gabriel Wiese sont des tableaux muraux et des jeux d’échecs. Puis au fil du temps, il commence à solidariser les bouchons les uns aux autres par un fil d’acier. Ce long et minutieux travail d’assemblage donne naissance à des sortes de nattes. Quand un jour il décide d’en empiler plusieurs, une idée s’impose. Il a sous les yeux l’assise de son futur premier siège en bouchons de liège recyclés. Un million de bouchons plus tard, Gabriel Wiese produit en séries limitées des tabourets, des chaises, des fauteuils et des canapés. Il varie les formes et les supports, mais la natte de bouchons assemblés reste presque toujours la pièce maîtresse. Il expose ces modèles à la vente dans des galeries et " pourquoi pas dans des châteaux viticoles si l’occasion se présente ", suggère-t-il. À Lyon, Georges Dos Santos, le patron de la boutique Antic Wine, connaît bien les fauteuils de Gabriel Wiese. " Je l’ai rencontré il y a une dizaine d’années, lorsqu’il est venu présenter son travail, indique-t-il. J’ai acheté plusieurs pièces. Aujourd’hui, il m’en reste deux dont un grand fauteuil fabriqué, je crois, à partir d’au moins 15 000 bouchons de champagne. "
Des bouchons en liège aux synthétiques colorés
Toujours en quête d’esthétique, Gabriel Wiese travaille sur de nouveaux projets. Cette année, il a utilisé des bouchons synthétiques colorés et transparents pour fabriquer une lampe. Il prépare aussi une œuvre de land art pour un chemin de 200 mètres en bouchons de liège. Et comme l’homme ne manque pas d’humour, il s’est aussi fabriqué un long manteau en bouchons de liège avec lequel il s’est déguisé en " Maxim Korki ! " le temps d’une performance. " C’est bien évidemment un jeu de mots avec le nom de l’écrivain russe Maxime Gorki (NDLR : le liège se dit cork en anglais), et en même temps cela veut dire qu’il y a dans ce personnage 'un maximum de liège'. " Par cet effet miroir propre à l’exercice de l’autoportrait, on devine que l’autodérision n’est sans doute pas la moindre des qualités de Gabriel Wiese.