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Des essais de désherbage électrique prometteurs

Un prototype de l’outil de désherbage électrique intercep XPower a été testé cette année à Gaillac par l’IFV, sur toute la saison. Les essais ont cherché à évaluer les conditions d’un effet systémique de la méthode.

© C. Gaviglio/IFV

Lors de l’essai 2020, l’outil de désherbage électrique intercep XPower est intervenu à trois reprises, entre fin mars et fin juin, sur le cavaillon de la parcelle en test. « La recharge hivernale et le printemps pluvieux ont maintenu le sol relativement humide jusqu’à la période estivale, laquelle a été sèche et très chaude, ce qui a ensuite freiné la croissance des végétaux », précise Christophe Gaviglio, ingénieur IFV, qui a supervisé les opérations. L’essai a été effectué sur un cavaillon avec un historique de désherbage chimique permettant de reprendre les sols en sortie d’hiver sans avoir une couverture d’adventices excessive. » Dans ce contexte, l’essai s’est révélé efficace. « C’est globalement la situation dans laquelle se trouve une grande majorité des vignes actuellement exploitées », observe l’ingénieur

Le taux initial de couverture est un paramètre majeur

Une autre partie de l’essai comportait une zone plus difficile à gérer car enherbée en totalité. Elle permettait d’observer l’efficacité du désherbage électrique en fonction du taux de couverture et des différentes adventices présentes.

En zone « plus discriminante », il ressort que le taux initial de couverture du sol sur le cavaillon au moment du premier traitement, toutes espèces d’adventices confondues, est un des paramètres importants pour obtenir une efficacité complète avec cette technique de désherbage. Une trop forte densité d’herbe au départ se traduirait essentiellement par un effet foliaire alors que l’effet racinaire permet à l’arc électrique d’avoir une action complète. Cet effet racinaire n’est observé qu’avec une densité d’adventices plus faible, jusqu’à 25 % de couverture.

Une efficacité variable selon les adventices

L’essai a aussi détaillé les efficacités « espèce par espèce ». Elles varient de 10 à 100 % avec une moyenne globale de 70 %. Les différences s’expliquent par la morphologie des adventices comme la taille de leurs tiges et de leurs feuilles, leur pilosité ou encore le ratio tige/feuille qui font qu’une plante offre une plus ou moins grande surface d’exposition à l’action de l’électricité. L’effet est ainsi limité sur des espèces comme les trèfles, les graminées ou encore sur certaines dicotylédones comme la verveine dont les tiges et les feuilles sont petites et très découpées. À l’inverse, les efficacités sont très élevées sur des espèces comme le pissenlit, les pâquerettes, le géranium, la véronique de perse, et l’achillée millefeuille pour laquelle l’efficacité atteint près de 100 %. Si un comptage floristique rapide révèle une forte présence de graminées, le conseil est d’intervenir le plus tôt possible, sinon il sera difficile de les détruire de façon complète. Cette nouvelle forme de désherbage s’inscrit dans une logique d’anticipation plus que dans celle d’un rattrapage. « L’essai nous a aussi permis de constater que lorsqu’un pampre est touché, il est détruit mais sans impact observé sur le développement végétatif de la vigne. Enfin, aucune brûlure ni écorçage n’ont été observés sur les pieds de vigne », conclut Christophe Gaviglio.

Intervenir sur sols bien ressuyés

« Les concessionnaires qui réalisent les démonstrations de XPower, ont constaté qu’un passage 'entrée hiver' n’est pas nécessairement utile mais qu’en revanche le premier passage de printemps est très important. Il donne le ton de toute la saison, si bien qu’on conseille de l’effectuer à la vitesse la plus faible possible tout en veillant à intervenir sur un sol ressuyé. L’arc électrique étant inopérant en sol humide », explique Ludovic Munoz, responsable produit de la marque d’agriculture de précision AGXTEND chez Case-New Holland, qui assure la distribution de l’XPower. À ce jour en vigne, 4 machines XPower ont été livrées dont 3 en France et 1 en Allemagne. L’appareil existe en version arrière et frontale. Les châssis peuvent travailler sur vignes étroites à 1,70 m ou sur des vignes larges à 3,4 mètres. Un prototype sur enjambeur est en préparation.

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