Débouchés viticoles
Création d´un groupe d´étude sur la production d´éthanol
Débouchés viticoles
Le ministre de l´Agriculture s´est engagé à mettre en place une réflexion sur la production de biocarburants à partir de raisin.
Produire de l´éthanol pour les biocarburants à partir de grains de raisin est une pratique déjà en place au sein de l´Union Européenne depuis 1999. Néanmoins dans un contexte de crise de la viticulture et d´une hausse des prix des carburants, la filière éthanol ne pourrait-elle pas se développer ? Le sénateur Roland Courteau (PS, Aude) y a pensé et a déposé un amendement à la loi d´orientation agricole réclamant « le lancement d´études portant, sur la viabilité, à partir de la vigne, d´une filière bioéthanol ». L´amendement a été refusé, mais l´idée n´est pas tombée aux oubliettes. Dominique Bussereau, ministre de l´Agriculture, s´est engagé à mettre en place en décembre un groupe de travail sur la production d´éthanol à base de raisin.
Un débouché d´appoint pour la filière
« L´objectif n´est pas de remettre en cause la vocation de la vigne à produire du vin. Mais bien de faire en sorte que les biocarburants soient un débouché d´appoint pour une filière qui fait face à une crise grave », explique Roland Courteau. L´idée est de permettre d´utiliser l´alcool distillé sous la réglementation alcool de bouche (article 29) pour la fabrication de biocarburant, ce qui n´est pas autorisé à l´heure actuelle. « La filière bioéthanol peut constituer une alternative à certaines friches consécutives à l´arrachage définitif de certaines parcelles », considère encore le sénateur. La révision de l´OCM vin qui doit débuter en 2006, pourrait être l´occasion de mettre en place la réglementation adaptée.
En 2004, 900 000 hl d´alcool auraient été commercialisés par l´Europe sur son territoire pour la fabrication de bioéthanol. Il est issu de la distillation article 27 (prestations viniques), article 28 (double fin) et article 30 (distillation de crise). Les entreprises agréées par l´Union Européenne procèdent par appels d´offre pour se procurer l´alcool vendu par la Commission. Elles doivent également être agréées par l´État français pour bénéficier des mesures de défiscalisation prévues pour la production de bio-éthanol (38 ?/l d´alcool pur).