[Covid-19] Les entreprises françaises de spiritueux réclament des mesures spécifiques
La Fédération française des spiritueux (FFS) a lancé une enquête auprès de ses 250 adhérents pour évaluer les conséquences économiques du Covid-19. Sur la base des résultats à fin avril, la FFS demande des mesures spécifiques de soutien, notamment face à la fermeture du CHR.
La Fédération française des spiritueux (FFS) a lancé une enquête auprès de ses 250 adhérents pour évaluer les conséquences économiques du Covid-19. Sur la base des résultats à fin avril, la FFS demande des mesures spécifiques de soutien, notamment face à la fermeture du CHR.
Selon les résultats de l’enquête de la Fédération française des spiritueux (FFS), à fin l’avril, plus du quart des entreprises de la filière des spiritueux a vu son chiffre d’affaires à l’exportation reculer de 40%, suite au coup de frein sur l’économie mondiale et aux difficultés de logistique.
La fermeture du CHR touche de plein fouet le quart des entreprises du secteur dont les ventes dépendent à plus de 30% de ce réseau. Ces entreprises sont « largement déstabilisées », insiste la FFS. La Fédération pointe l’importance du CHR pour représenter la diversité de la production (la filière produit 44 catégories de spiritueux).
Même coup de frein sur la vente directe, importante pour nombre des PME de spiritueux qui ouvrent leurs portes aux visites. Selon la FFS, 60% d’entre elles observent une baisse de leur chiffre d’affaires de plus de 80%. La fédération rappelle que le spiritourisme accueille près de 2 millions de visiteurs par an. Elle souhaite que ce secteur soit inclus dans le plan de relance du tourisme prévu par le gouvernement.
Pour ces entreprises fortement dépendantes du CHR et de la vente directe, la FFS demande une exonération de charges patronales. En CHR, elle suggère que la TVA des spiritueux soit provisoirement portée au niveau des autres produits alimentaires.
Des ventes en berne en grandes surfaces
Il n’y a pas de compensation possible à la baisse des ventes du côté des grandes surfaces ou chez les cavistes. Les ventes y sont aussi en recul. Selon Nielsen, les ventes en GMS ont reculé de 8% en volumes du 23 mars au 19 avril par rapport aux mêmes quatre semaines en 2019
Il faut « tenir compte du poids de la fiscalité des spiritueux dans les modalités de calcul du coefficient de 10% sur le seuil de revente à perte, instauré par Loi Egalim », considère la FFS. La limitation des promotions induite par la loi Egalim est en effet identifiée comme étant à l'origine de la baisse de 3,5% des ventes en volume en grandes surfaces déjà enregistrée par le secteur en 2019.
Enfin la FFS veut que les provisions réglementées au sein des bilans des entreprises puissent être développées afin de favoriser les investissements.
« La sortie de crise semble lointaine et très progressive", estime Michel Gayraud, président de la FFS en soulignant la nécessité d'avoir des mesures "pour surmonter les effets de la crise qui vont s’inscrire dans le temps".
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