cognac, armagnac
Conflit UE-Chine : la filière eaux-de-vie s’estime "sacrifiée"
La prise en otage de la filière cognac-armagnac dans la taxation des voitures électriques chinoises connaît de nouveaux rebondissements, qui ne semblent pas devoir tourner en faveur de la filière.
La situation n’est pas sans rappeler la fable du pot de terre et du pot de fer. Du côté de la terre, les filières cognac, armagnac et eaux-de-vie. Du côté du fer, les voitures électriques. Et comme chez La Fontaine, le pot de fer risque bien de briser le pot de terre.
Mise en place de cautions par la Chine
En effet, malgré la demande des filières cognac et armagnac de repousser la date du vote européen sur les véhicules électriques chinois, afin de trouver un compromis, le gouvernement français a fait la sourde oreille. Et pis encore. Non seulement il n’a pas repoussé l’échéance, mais il a de surcroît voté en faveur d’une forte augmentation des droits de douane sur les véhicules chinois. Tout comme la majorité des États membres.
La réponse de la Chine ne s’est pas fait attendre. Le 8 octobre, elle a annoncé « l’imposition à partir du 11 octobre prochain de droits additionnels à l’importation, pour toutes les boissons spiritueuses à base de vin originaires de l’Union Européenne, autrement dit principalement le cognac, l’armagnac et les brandies », a relayé l’interprofession cognaçaise, le BNIC, dans un communiqué. L’Empire du Milieu impose aux importateurs, « la mise en place de cautions correspondant au niveau des droits annoncés le 29 août dernier, soit une moyenne de 35 % », a poursuivi le communiqué. Une mesure de rétorsion jugée catastrophique par la filière cognac.
« Les autorités françaises ne peuvent pas nous sacrifier, nous abandonner et nous laisser seuls, otages, face à des rétorsions chinoises injustes, qui ne nous concernent pas, a réagi dans la foulée l’Union générale des viticulteurs pour l’AOC cognac. La France doit trouver un terrain d’entente pour que l’application des taxes soit suspendue, voire annulée, Nous attendons des réponses concrètes et rapides ; auquel cas, notre mobilisation sera plus intense. » De son côté, la Commission européenne a annoncé « qu’elle allait contester devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) les mesures chinoises », a indiqué notre confrère Le Monde.