Campagne viticole 2022 : attention aux résistances aux phytos
Les résistances aux antimildious poursuivent leur progression dans le vignoble, tout comme, dans une moindre mesure, celles aux antioïdiums. Voici l’évolution des préconisations des experts pour la campagne phyto 2022.
Les résistances aux antimildious poursuivent leur progression dans le vignoble, tout comme, dans une moindre mesure, celles aux antioïdiums. Voici l’évolution des préconisations des experts pour la campagne phyto 2022.
La note 2022 sur les résistances est parue début janvier. Rédigée par l’IFV, l’Anses, les chambres d’agriculture, l’Inrae, le CIVC et la DGAL, elle met en lumière plusieurs résistances aux produits phytosanitaires apparues ou confirmées sur la campagne 2021, et en tire des préconisations d’emploi pour les différentes matières actives.
Tout d’abord, du côté des antimildious, « le dernier monitoring de 2021 confirme la progression de la résistance aux acylpicolides et aux QiI, indique la note technique. La vigilance est plus que jamais renforcée ». Les deux familles, Qiol et Qil, qui étaient jusqu’alors gérées séparément, doivent donc dorénavant être raisonnées conjointement. Ainsi, il ne faut pas dépasser trois applications au total pour l’amilsubrom, la cyazofamide et l’amétoctradine. Les experts vont même plus loin : « dans les régions où l’occurrence de la résistance est moyenne à forte, et en situation de forte pression de la maladie, il est conseillé de ne pas utiliser les substances concernées par la résistance (cyanooximes, anilides, CAA, acylpicolides, QiI, QioI, benzamides et OSBPI) ou de les associer, le cas échéant, à des substances non concernées par la résistance et dont l’efficacité intrinsèque est suffisante (métirame, folpel, cuivre, dithianon) », peut-on lire.
Oïdium : la résistance aux APK progresse
Parallèlement à cela, « la campagne 2021 est marquée par la détection des premières souches résistantes à l’oxathiapiproline ou à la zoxamide », notent les experts. Ils conseillent donc désormais de limiter l’utilisation de l’oxathiapiproline à une application par an, contre deux auparavant, et celle de la zoxamide à une maximum contre trois l’an dernier.
Du côté des antioïdiums, les résistances aux aryl-phényl-kétones ont gagné du terrain en Bourgogne, Sud-Est-Vallée du Rhône, Sud-Ouest et Champagne en 2021. Il faut donc limiter la métrafénone (benzophénones) et la pyriofénone (benzoylpyridines) à une application par campagne. Enfin, le cyflufénamide passe de deux à un traitement.
Pour mémoire, la campagne 2022 est la dernière année d’utilisation du fenbuconazole et du myclobutanil (IDM).