AOP languedoc : plus de cépages et moins d’herbicides
Le nouveau cahier des charges de l’AOP languedoc, validé en juin 2022, intègre une douzaine de nouveaux cépages et bannit le désherbage chimique de l’interrang.
Le nouveau cahier des charges de l’AOP languedoc, validé en juin 2022, intègre une douzaine de nouveaux cépages et bannit le désherbage chimique de l’interrang.
Mais cette démarche vise aussi à la conservation de cépages patrimoniaux et notamment ceux qui résistent bien à la sécheresse comme le piquepoul noir, l’œillade noir, le rivairenc, l’aubin. « Le fait de les intégrer au cahier des charges permet de commercialiser le vin derrière », rappelle Jean-Benoît Cavalier, président du syndicat AOP languedoc. Aucune variété résistante n’a à ce jour été intégrée. « Mais nous nous suivons avec intérêt deux ou trois variétés Bouquet de Pech Rouge, poursuit le président. Peut-être qu’à l’avenir nous en intégrerons certaines. »
Fin des herbicides dans les interrangs et les tournières
Parallèlement à cela, l’appellation a banni le désherbage chimique des tournières et des interrangs. « À long terme, il est évident que l’objectif est d’arriver à du zéro herbicide, argue le président. Mais il faut prendre le temps nécessaire avant d’y arriver. » Il souligne que l’ajout de cette mesure au cahier des charges signifie que des contrôles seront réalisés. « C’est tout sauf du green washing », soutient-il.
Le paillage en plastique a lui aussi été interdit. Cet ajout de mesures agro-environnementales s’est fait en partenariat avec l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, qui soutient cette évolution via une subvention de 90 000 euros. « La majeure partie des produits retrouvés dans les eaux souterraines sont des herbicides, indique Laurent Roy, directeur général de l’agence de l’eau. Nous finançons donc des expérimentations qui visent à les supprimer, aidons l’achat d’interceps, et soutenons tout ce qui va dans le sens d’une baisse des contaminations. »
voir plus loin
Une situation économique saine
L’AOP se porte bien, tirée par le rosé et par l’export, ce dernier circuit de distribution représentant 45 % des ventes de l’appellation en volume. En 9 ans, le rosé a pour sa part a progressé de 125 % en volume à l’export. La couleur représente la moitié des ventes de languedoc à l’export, soit 11,5 millions de cols. « Aujourd’hui, on a plutôt une baisse des stocks, analyse le président de l’AOP. Or nous visons 10 à 20 % de stocks afin d’absorber les aléas tant de marché que climatiques. »