Le robot RX 20 de Pellenc fait ses premiers pas dans les vignes
Le robot viticole RX 20 de Pellenc enchaîne actuellement les démonstrations, notamment équipé d’un broyeur. Voici ce que nous en avons pensé.
Le robot viticole RX 20 de Pellenc enchaîne actuellement les démonstrations, notamment équipé d’un broyeur. Voici ce que nous en avons pensé.
Dévoilé au Sitevi dernier, le robot RX 20 de Pellenc fait ses armes dans les vignes au travers de plusieurs démonstrations. D’un poids de 1,3 tonne, le RX 20 est équipé d’un moteur Perkins de 25 chevaux, qui anime une génératrice et une centrale hydraulique. D’une capacité limitée de 400 kg, le relevage est électrique. Les 43 litres de réservoir procurent une autonomie d’une bonne journée de travail à ce robot, dont la consommation est annoncée à moins de 4 l/h. Pellenc affirme une autonomie entre 13 et 24 heures, suivant les tâches.
Côté sécurité, le robot évolue dans des parcelles qui ont été arpentées en amont (détourage + périmètre de sécurité). Doté d’une antenne GPS RTK, il bénéficie d’un positionnement par satellites certifié, qui lui évite de sortir d’un périmètre défini et dispense ainsi de la présence d’un opérateur à proximité. Il reçoit également un bumper (pare-chocs qui arrête l’engin quand on exerce une pression sur lui) et des capteurs lidar à l’avant, ainsi que des caméras (complétées de phares à LED pour travailler de nuit) sur son canopy.
Lorsque le lidar détecte un obstacle, le robot commence par ralentir à 2,5 km/h et signale sa présence par un signal sonore, pour pouvoir stopper rapidement si nécessaire. Puis, suivant la situation, l’engin repart à sa vitesse de croisière (maximum 6 km/h), par exemple lorsque l’obstacle détecté est un sarment dans l’interrang trop petit pour actionner le bumper, ou s’arrête : dans ce dernier cas de figure, le robot doit être réactivé manuellement à l’aide d’un bouton-poussoir à l’arrière de l’appareil. « Sur les premiers modèles qui tournent chez des viticulteurs, ces derniers privilégient l’utilisation du robot dans les vignes les mieux formées, planes, avec des tournières assez grandes, où le robot aura moins de risques de s’arrêter, et vont quant à eux s’occuper des parcellaires les plus délicats », explique-t-on chez Pellenc.
Des broyeurs électriques pour optimiser le robot
Décliné en trois largeurs de 72, 90 et 130 cm, le robot a été produit à une dizaine d’unités, afin de valider son opérabilité pour l’instant sur trois principales tâches : désherbage mécanique interrang, travail du sol intercep et tonte de l’interrang. Pour cette dernière opération, Pellenc a développé, sur la base d’appareils Nobili, une gamme de broyeurs à entraînement électrique proposée en quatre largeurs : 90, 120, 150 et 180 cm. Sur ces tondeuses, le boîtier à renvoi d’angle et l’arbre de transmission ont été remplacés par un moteur électrique.
À l’avant, sur les parties dépassant du broyeur, des bumpers ont été rajoutés, arrêtant le robot en cas de déclenchement, ainsi que des palpeurs qui pilotent la position verticale de l’outil. Ajoutons des capteurs mesurant les vibrations, à même de détecter le moindre couteau cassé et d’en informer le chef de culture, d’autres capables de repérer si la courroie sort de sa gorge, ainsi que des capteurs mesurant l’effort demandé au moteur électrique. Ces derniers permettent de diagnostiquer des bourrages, mais aussi d’optimiser la vitesse d’avancement du robot, ainsi que sa consommation. Lors de la démonstration, on perçoit à l’oreille des ajustements dans le régime moteur et la vitesse d’avancement, en fonction du volume d’herbe (peu développé dans la parcelle) à broyer, de façon à rester autant que possible à un régime moteur bas, donc sobre en carburant.
Lorsque les travaux d’une parcelle sont terminés, le robot ne peut changer de parcelle que piloté par un opérateur via une télécommande, en passant par un plateau (remorque ou camionnette), lorsque les parcelles sont distantes.
Annoncé à un tarif d’au moins 150 000 euros, le RX 20 ne sera produit qu’à une vingtaine d’unités en 2025. Pellenc entend poursuivre le développement de son robot en multipliant les travaux réalisés, mais aussi en intégrant de nouveaux capteurs développés en collaboration avec des partenaires extérieurs pour inclure des données à valeur ajoutée.