Un train de céréales bloqué, 1500 tonnes de blé déversées, 2 millions d'euros de préjudice : la mobilisation qui fait scandale
40 militants du collectif Bretagne contre les fermes-usines ont bloqué un train de céréales destiné à l’alimentation du bétail et déversé une partie de son contenu sur les voies. Un acte de gaspillage qui a indigné professionnels et pouvoirs publics.
40 militants du collectif Bretagne contre les fermes-usines ont bloqué un train de céréales destiné à l’alimentation du bétail et déversé une partie de son contenu sur les voies. Un acte de gaspillage qui a indigné professionnels et pouvoirs publics.
[Mis à jour le 22 mars 2022 à 16h30 avec la réaction de Le Gouessant]
Samedi 19 mars, une quarantaine d’activistes du collectif « Bretagne contre les fermes-usines » a bloqué près de Pontivy un train de marchandises transportant des céréales destinées à la fabrication d’aliments pour bétail et déversé sur les voies 1500 tonnes de blé.
« En déversant au sol ces céréales destinées à l'alimentation d'une partie du cheptel breton, nous symbolisons le lien au sol à recréer dans notre agriculture, le lien à la terre Bretonne, cette même terre qui de fait ne peut pas supporter les incidences de l'élevage d'un si grand nombre d'animaux » revendique le collectif sur Facebook pour justifier son opération Yakar (voir leur vidéo ci-dessous).
Un acte de « gaspillage alimentaire scandaleux »
Une action qui a soulevé une forte indignation au sein du monde agricole et a été condamné par les pouvoirs publics. Dès le 19 mars dans un communiqué le préfet du Morbihan Joël Mathurin a condamné « avec la plus grande fermeté cet acte ». « L'attaque de ce train a généré la perte d’un tonnage important de blé et un lourd préjudice financier », écrit le préfet dans le communiqué soulignant que gendarmes, pompiers, SNCF, entreprises et conseil départemental ont été mobilisés « pour assurer la mise en sécurité de la rame, la récupération du blé et le rétablissement de la circulation routière ». « Cet acte de gaspillage alimentaire est scandaleux au moment même où la France doit consolider sa capacité de production nourricière dans un contexte international difficile », poursuit la préfecture. Plusieurs plaintes ont été déposées.
La justice doit passer selon Julien Denormandie
« Simplement inadmissible ! Mais aussi totalement irresponsable : détruire des productions de céréales alors que beaucoup de pays en manquent en ce moment… c’est affligeant. La justice doit passer », a commenté pour sa part Julien Denormandie sur twitter.
Simplement inadmissible !
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) March 19, 2022
Mais aussi totalement irresponsable : détruire des productions de céréales alors que beaucoup de pays en manquent en ce moment... c’est affligeant.
La justice doit passer. https://t.co/JxsRWhgkgL
Intercéréales demande une réunion d’urgence
Dans un communiqué, Intercéréales souligne que les activistes ont déversé l’équivalent de 6 millions de baguettes sur les voies de chemin de ferme. Et ce « alors même que le monde mesure jour après jour les conséquences de la guerre en Ukraine sur les risques d’approvisionnement en céréales ». L’association demande la tenue d’une réunion d’urgence sous l’égide du gouvernement « afin d’assurer la sécurité de la logistique et éviter que de nouvelles actions de ce type puissent être menées ».
Inadmissible ! Ce matin dans le Morbihan des membres du groupe Extinction Rébellion ont déversé 1500 tonnes de céréales destinées à l’alimentation animale sur les voies ferrées. Nous demandons au @gouvernementFR une réunion d’urgence. Plus d’informations dans le CP ci-dessous. pic.twitter.com/PO0pYf40Wg
— Intercereales (@intercereales) March 19, 2022
Selon Ouest France, alors que le collectif pensait attaquer un train de soja destiné à Sanders. Le convoi n’était en fait pas destiné à l’usine mais à une autre usine d’aliment pour bétail.
Le préjudice avoisinerait les 2 millions d'euros
Le préjudice avoisinerait les 2 millions d'euros, selon Pontivy Journal qui cite le procureur de la République de Lorient. Le parquet de Lorient a confié l’enquête à la brigade de recherches de gendarmerie départementale de Pontivy, « sous les qualifications délictuelles d’entrave à la mise en marche ou à la circulation d’un train, dégradations de biens privés, entrée dans l’enceinte d’un chemin de fer ou par une issue non affectée à cet usage… », rapporte le journal.