Un plan d’action européen sur l’agriculture carbonée se dessine
La Commission européenne envisage de lancer un plan d’action européen sur l’agriculture carbonée d’ici la fin de l’année. L’agriculture carbonée qui permet d'augmenter la teneur en carbone du sol en éliminant le carbone de l’atmosphère peut contribuer à l’atténuation du changement climatique et être une source de revenus pour les agriculteurs. Les expériences bas carbone en agriculture se multiplient et commencent à être récompensées.
La Commission européenne envisage de lancer un plan d’action européen sur l’agriculture carbonée d’ici la fin de l’année. L’agriculture carbonée qui permet d'augmenter la teneur en carbone du sol en éliminant le carbone de l’atmosphère peut contribuer à l’atténuation du changement climatique et être une source de revenus pour les agriculteurs. Les expériences bas carbone en agriculture se multiplient et commencent à être récompensées.
Le concept d’agriculture carbonée est celui d’une agriculture qui contribue à augmenter la teneur en carbone du sol en éliminant le carbone de l’atmosphère. Ce 27 avril, la Commission européenne a publié un rapport montrant que cette agriculture, si elle est axée sur les résultats, « peut potentiellement contribuer de manière significative à l’atténuation du changement climatique dans l’UE ». Elle peut par ailleurs être source de revenus supplémentaires pour les agriculteurs.
Des pratiques agricoles récompensées
C’est pour ses raisons que Bruxelles prévoit de lancer un plan d’action européen sur l’agriculture carbonée d’ici la fin de l’année. Celui-ci pourrait prévoir des dispositifs de certification des émissions évitées par le secteur de l’élevage par exemple mais aussi pour la restauration et la ré-humidification des tourbières ou encore pour la contribution de l’agroforesterie. Un cadre réglementaire pour la certification des absorptions de carbone dans le sol est également à l’étude. Le rapport de la Commission souligne qu’il faudra envisager l’utilisation de programmes hybrides, dans le cadre desquels les agriculteurs reçoivent un paiement de base pour l’utilisation de pratiques de gestion respectueuses du climat et un paiement supplémentaire fondé sur les résultats. « C'est un exemple de la manière dont les éco-régimes de la nouvelle politique agricole commune et les financements privés peuvent récompenser les pratiques agricoles qui nous aident à lutter contre les crises du climat et de la biodiversité », précise Frans Timmermans, le vice-président de la Commission européenne en charge du Green deal.
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Si la notion de bas carbone n’est pas encore largement installée dans le paysage agricole français, certains projets sont déjà bien réels.
Dans l'Ouest, le projet Carbocage initié par les chambres d'agriculture de Bretagne et des Pays de Loire vise à réimplanter des haies pour le stockage du carbone.
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Certaines fermes tentent déjà l’expérience et semblent prêtes pour la certification. En élevage, c’est le cas par exemple du Gaec des Ferrandaises dans le Cantal où le virage a été amorcé dans les années 90. La revue Reporterre raconte ce retour à l’agriculture traditionnelle opéré par Jean-Pierre Chassang et Gaëlle Petit, éleveurs de bovins à Lorcières.
Prônant également une évolution des pratiques de l'élevage français, un collectif d’élus et de représentants d’associations ont signé le 21 avril une Tribune dans le journal Le Monde pour demander une accélération de la transition vers un modèle durable. Parmi les signataires, le député Loïc Dombreval (LRM), le député européen Pascal Durand ainsi que Louis Schweitzer, président de la Fondation droit animal, éthique et sciences.
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En grandes cultures, les initiatives pour rémunérer les pratiques agricoles faiblement émettrices de CO2 se multiplient. « Les filières végétales s’y mettent les unes après les autres, appuyées par les coopératives et négoces, » précise Réussir Grandes Cultures. Et la filière colza a été la première à proposer une rémunération spécifique.
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