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Chez Florent Duffros, dans les Côtes-d'Armor
Un jeune réinvestit dans le poulet lourd en Bretagne

Trois ans après avoir construit son premier poulailler de 2 000 m2, Florent Duffros a pu financer sans difficulté le second bâtiment planifié dès son installation, en 2016.

« Les engagements pris ont été tenus », martèle Gwenaël Le sourd. Le responsable de l’organisation de production Huttepain Bretagne est très satisfait d’avoir été au bout de l’accompagnement économique et technique de Florent Duffros, et de le faire savoir. En 2014, le jeune éleveur de 27 ans avait pour projet de s’installer à Caulnes, dans les Côtes-d'Armor. Il voulait construire deux grands bâtiments de poulets de chair à côté de ceux de son père, éleveur de poulet export de 1981 à 2014, puis de poulet lourd avec Huttepain Bretagne. D’ici peu, Janick Duffros partira en retraite et son fils Florent dirigera un site de 6 750 m2, avec le salarié passé à temps plein. « J’ai toujours voulu faire ce métier et être agriculteur, déclare Florent, même si je suis passé par une formation en maintenance industrielle. Ces sept années d’expérience dans l’industrie m’aident beaucoup pour tous les aspects techniques (électricité, automatismes, ventilation). »

Deux bâtiments copies conformes

Séparés par une très vaste plateforme bétonnée, les deux bâtiments de 19,7 m de large se font face. « Comme je suis très satisfait des résultats et du comportement du bâtiment, j’ai fait la même chose, mis à part deux fermes supplémentaires. » Le bâtiment neuf compte donc 2 200 m2. C’est une coque Deniau BEBC (6 cm d’isolant en toiture et parois) avec 3 % de surface de lumière naturelle, des leds CBM et un sol en béton, non isolé cette fois-ci. « J’ai 2,5 m isolés sur le pourtour du premier, mais cela se traduit par un écart de température du sol de 5 °C et surtout par une litière qui croûte en périphérie. » Comme Florent prévoit de ne faire que du poulet, il a mis des assiettes Multibeck Le Roy LLC (sur 5 rangées) et des pipettes Impex (sur 6 lignes). La ventilation est intégralement en Fancom. « Je tenais absolument à avoir la trappe Fantura, insiste-t-il. À petite ouverture pour le démarrage, elle permet d’obtenir une veine d’air épaisse sur chaque trappe. De plus, les treuils sont hyperprécis. » Le site est destiné au poulet lourd sexé de 45 jours, car « je préfère qu’il y ait de l’action et du changement en permanence », souligne le jeune éleveur. Le chauffage est désormais à combustion indirecte, avec trois appareils CBX 80 Systel, à la place des Géoss installés sur le premier bâtiment. Une autre différence concerne l’absence de silos près du second poulailler. Posés près du premier, cinq silos alimentent les deux bâtiments via une trémie peseuse Fancom.

Un financement obtenu sans difficulté

Florent Duffros annonce un coût d’investissement de 250 euros par mètre carré, sachant qu’il est intervenu sur le montage des trappes, des extracteurs, du chauffage. Il a facilement pu obtenir un financement auprès du Crédit agricole. « Depuis trois ans, ma moyenne de marge poussin-aliment se situe à 12-13 euros par mètre carré, et Huttepain Bretagne me permet d’avoir une bonne rotation. J’arrive à dégager un salaire correct. Mon comptable me dit que le second va consolider ma structure financière, puisque je ne vais pas doubler mon salaire ! » L’éleveur a obtenu un prêt sur douze ans à un taux intéressant. « Vu le faible coût du crédit, je me dis que j’aurais pu emprunter sur neuf années. » Florent n’a pas eu à faire d’engagement personnel. « Avec toutes les aides (PCAEA, Huttepain Bretagne et FranceAgriMer), j’arrive à 110 000 euros qui ont été complétés par la banque. » Et Florent Duffros ne compte pas s’arrêter là. « Je sais déjà où sera placé le troisième bâtiment. La plateforme en béton a été prévue pour. » En attendant, il lui faudra rénover le Louisiane de son père.

Une alimentation multiphase pour gérer les transitions

À la demande d’Huttepain Bretagne, Laurent Duffros a installé un mélangeur d’aliments. Le système proposé par Fancom gère trois aliments parmi quatre potentiellement disponibles. Pour obtenir la transition progressive entre deux aliments A et B, l’éleveur affiche le début (jour J) et la fin (J + X jours) de la transition. L’automate fait le reste en ajustant la proportion de A et B sur les X jours. La trémie pèse successivement les aliments A et B jusqu’à atteindre les 20 kg qu’elle envoie par le tube de 9 cm de diamètre. Pour éviter tout risque de perte d’étanchéité, ce tuyau a été inséré dans une gaine de 16 cm de diamètre. Pour éviter les à-coups de fonctionnement, une trémie tampon a été placée avant l’entrée dans le second bâtiment.

Gain de 5 à 10 points d'indice de consommation

L’automate calcule aussi les stocks par silo et le ratio eau/aliment. Il est relié à un ordinateur de bureau qui analyse l’ensemble des données récoltées par le système Fancom (débits d’air, paramètres climatiques, eau, aliment, gaz…). Après deux lots menés avec ce système, Florent est très satisfait. « En travaillant sur le rapport eau/aliment et sur la transition, j’ai gagné entre 5 et 10 points d’indice de consommation. Il n’y a pas de gaspillage d’aliment. Et je n’ai pas eu besoin d’apporter d’acides ou d’autres suppléments pour soutenir l’équilibre digestif des poulets. »

Les responsables d’Huttepain Bretagne estiment que ce type d’équipement sera une source d’amélioration des performances des poulets de plus en plus réactifs à la moindre variation alimentaire (présentation et composition). L’équipement complet (automate, trémie peseuse, gaines) coûte de l’ordre de 18 000 à 20 000 euros, selon les configurations.

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