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Un gain de près de 3 euros par porc grâce à la vaccination leptospirose

Dans un contexte de maladie avérée, la vaccination des truies contre la leptospirose a un réel intérêt à la fois clinique et économique, selon une étude réalisée par la Selas Hyovet.

La vaccination contre la leptospirose est associée à celle contre le rouget et la parvovirose dans le même flacon.
La vaccination contre la leptospirose est associée à celle contre le rouget et la parvovirose dans le même flacon.
© © Christophe Petiteau - All Righ

Une analyse des données technico-économiques de quinze éleveurs ayant vacciné leurs truies contre la leptospirose démontre un gain de marge moyen de 2,85 euros par porc produit, avec comme base de calcul les références moyennes sur cinq ans (de 2014 à 2019). En prenant en compte uniquement de la conjoncture 2019 qui fut une bonne année en termes de valorisation des carcasses, le gain moyen monte à 3,31 euros par porc.

Ce montant est la résultante à la fois de la baisse des dépenses de santé, permise par la réduction des traitements antibiotiques et malgré l’augmentation du coût de la vaccination, et surtout de l’amélioration de la productivité des truies. 

 

 
Un gain de près de 3 euros par porc grâce à la vaccination

 

Dans les quinze élevages de l’étude, les truies recevaient avant la vaccination des traitements antibiotiques ciblant la leptospirose (tétracyclines, pénicilline + streptomycine). Après vaccination, le coût de ces traitements a diminué en moyenne de 0,46 euro par porc produit. Cette moyenne cache cependant des écarts importants (de -0,12 à -0,92 €/porc). « La pression clinique et la nature des traitements médicamenteux n’étaient pas les mêmes d’un élevage à l’autre, explique Michel Ouisse, vétérinaire à la Selas Hyovet et coauteur de l’étude. Mais ce qui est sûr, c’est que tous les élevages ont arrêté les traitements antibiotiques contre la leptospirose après avoir mis en place le vaccin. » Le surcoût de la vaccination contre la leptospirose est de 0,27 euro par porc. « En routine, il faut compter trois injections par truie et par an en moyenne du vaccin Porcilis Ery + Parvo + Lepto, en substitution du vaccin parvo-rouget », justifie le vétérinaire. En tenant compte de ce surcoût vaccinal, on obtient ainsi une baisse des dépenses de santé de 0,19 euro par porc en moyenne.

Amélioration de la productivité des truies

À la suite de la vaccination, les performances de reproduction se sont stabilisées ou ont progressé. Dans les dix élevages ayant remonté leurs résultats de GTTT, les truies productives ont sevré 1,3 porcelet de plus par an. Cette progression s’explique par une meilleure prolificité (+0,44 né totaux par portée), et un gain moyen de 0,4 sevré par portée. Selon les calculs réalisés par le service économique de la Cooperl, le gain de productivité génère une amélioration de la marge annuelle de 64 euros par truie si on tient compte de la conjoncture sur la période 2014-2019, soit 2,66 euros par porc. En conjoncture 2019, ce gain se chiffre à 75 euros par truie par an (3,12 €/porc produit). Les périodes analysées avant et après la vaccination sont suffisamment longues (6 mois chacune) pour que les résultats soient significatifs. Elles ont couvert des saisons identiques afin de ne pas avoir de biais liés à la saisonnalité. Les élevages qui ont participé à cette étude n’ont pas effectué de modifications notables autres que le recours au vaccin afin d’être certain que seule l’efficacité de ce dernier est mesurée.

Avis d’expert : Michel Ouisse, vétérinaire Hyovet en Ille-et-Vilaine

« Les éleveurs qui ont commencé à vacciner n’arrêtent pas »

 

 
Michel Ouisse, vétérinaire Selas Hyovet
Michel Ouisse, vétérinaire Selas Hyovet © Hyovet
« Depuis que nous disposons du vaccin Porcilis Ery + Parvo + Rouget, la proportion des éleveurs qui vaccinent leurs truies contre la leptospirose a régulièrement augmenté. Parmi les éleveurs que je suis, 40 % à 50 % d’entre eux le font actuellement. J’avais préconisé la mise en place de ce vaccin dès sa sortie dans les élevages où la maladie avait été identifiée par une analyse sérologique. Au fil du temps, de nouveaux cas se déclarent. Et les éleveurs qui ont commencé à vacciner leurs truies n’arrêtent pas, car l’effet de la vaccination est généralement très positif, notamment dans le cadre d’une démarche de démédication. Le statut sanitaire des animaux n’a pas d’incidence sur le risque d’apparition de la leptospirose. Une tenue irréprochable de l’élevage n’est pas une garantie suffisante. Cependant, le choix du logement des truies est important. La circulation du germe est facilitée par des groupes de truies de taille importante. Les rongeurs sont probablement les principaux vecteurs d’introduction de la maladie dans l’élevage. Ils peuvent aussi contaminer les animaux via un support externe (matière première constituant un aliment, paille…). Une fois introduit dans l’élevage, le germe se propage à bas bruit. Les truies peuvent être porteuses au niveau urogénital. Elles deviennent ainsi elles-mêmes des vecteurs de contamination, par voie transcutanée ou transmuqueuse essentiellement. C’est pourquoi il est probable que le vaccin contre la leptospirose devienne un vaccin de routine, à l’image de ceux utilisés contre la parvovirose et le rouget. »

 

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