Conflit entre agriculteur et néoruraux
Un éleveur condamné à verser 8000 euros en raison des nuisances causées par ses vaches sur le voisinage
8000 euros, c’est ce que va devoir verser Nicolas Bardy, éleveur dans le Cantal, qui vient de perdre en justice en raison d’un « trouble anormal du voisinage » lié à son élevage bovin.
8000 euros, c’est ce que va devoir verser Nicolas Bardy, éleveur dans le Cantal, qui vient de perdre en justice en raison d’un « trouble anormal du voisinage » lié à son élevage bovin.
C’est le dernier épisode d’un bras de fer judiciaire engagé il y a 10 ans. Le verdict de la Cour d’appel de Limoges est tombé le 20 novembre : un agriculteur du Cantal est condamné à verser 6000 euros de dommages et intérêt à ses voisins et 2000 euros de frais de justice en raison d’un « trouble anormal du voisinage » causé en particulier par les odeurs de son élevage bovin. Interrogé par le journal La Montagne, l’éleveur estime qu’il s’agit là de « la stupidité poussée à son maximum ». Nicolas Bardy, 39 ans, est exploitant sur la commune de Lacappelle-Viescamp. Ses opposants sont un couple de retraités installé dans le hameau depuis 2001. Le journal évoque « deux visions de la ruralité » : celle d’anciens citadins de Saint-Etienne installés à la campagne pour y vivre des jours paisibles, et celle de professionnels de l’agriculture revendiquant de pouvoir exercer leur métier.
Nombreux sont les médias à relayer l’info. De façon assez unanime, c’est l’étonnement qui prime. Capital, par exemple, parle de « lourde sanction » et la plupart des titres vont dans ce sens. Seul, le Huffpost tempère le propos. « La décision des magistrats est plus complexe et ne peut être résumée à une “condamnation pour des vaches qui sentent mauvais”, comme l’a relevé une internaute juriste sur les réseaux sociaux », commente le journal sur son site. Dans l'article rédigé avec l'AFP, la question est posée : « Un agriculteur a-t-il vraiment été condamné pour l’odeur de ses vaches ? ». « Ce n’est pas pour l’odeur de son cheptel que l’agriculteur a été condamné mais bien pour des ballots de foin stockés trop près de la maison de ses voisins. La maturation de cette herbe séchée générait effectivement de “fortes odeurs irritantes” constatées notamment par un huissier », assure le Huffpost.
Fin de l’histoire ? Pour l’agriculteur, la décision est « dure à avaler » mais il n’ira pas plus loin. Résigné et fatigué, il a l’intention de s’acquitter de l’amende. La somme sera rassemblée sans difficulté puisqu’une cagnotte constituée pour le soutenir a permis de récolter plus de 11 000 euros, rapporte La Montagne. Un élan de solidarité qui montre qu’à la campagne, il y a aussi des choses qui sentent bon.
Lire aussi Des voisins qui préfèrent le bruit des tracteurs à l'odeur du crottin de cheval
et dans l'Auvergne agricole Nicolas Bardy condamné à verser 8000 euros à ses voisins