[TAILLE DE LA VIGNE] « Malgré le gel, j'ai atteint les rendements avec une taille en avril »
Benjamin Passot, vigneron à Vauxrenard, dans le Rhône, a repris une parcelle non-taillée en avril 2021. Elle a gelé comme ses voisines mais s'est beaucoup mieux remise. Témoignage.
Benjamin Passot, vigneron à Vauxrenard, dans le Rhône, a repris une parcelle non-taillée en avril 2021. Elle a gelé comme ses voisines mais s'est beaucoup mieux remise. Témoignage.
« L’an dernier, j’ai acheté une parcelle de gamay de 36 ares. Je l’ai récupérée, non taillée, le 4 avril. Les yeux du haut étaient déjà au stade pointe verte, voire plus. Les bourgeons du bas étaient encore dormants. J’ai commencé à la tailler et nous avons eu les épisodes de gel : – 3 °C, -4 °C et – 6 °C. J’ai fini de tailler la parcelle aux alentours du 20 avril.
Après le gel, la vigne a un peu végété et a accusé un retard phénologique de l’ordre d’une semaine à la véraison par rapport à la vigne mitoyenne de mon voisin du même âge (30 ans environ) et avec le même mode de conduite (gobelet). En revanche, elle était magnifique. Une végétation très fournie, qui n’arrêtait pas de pousser, et surtout, une charge impressionnante, avec environ 15 grappes par pied. La parcelle a fait les rendements butoirs quand celle de mon voisin était à 15-25 hl/ha. J’ai perdu quelques dixièmes en maturité par rapport à mon voisin, je suis à 11,2 % alc et lui à 12,7 % alc. L’impact de la date de taille a donc été très net. L’an prochain, je pense refaire un test sur une parcelle de 30 ares très gélive. »
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