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Stabulation rénovée avec trois robots de traite : « Nous avons gagné en confort de travail »

En 2020, nous avions suivi les associés du Gaec Honoré dans leur projet de construction d’une nouvelle stabulation afin d’améliorer leurs conditions de travail et de préparer l’installation de leurs enfants. Trois ans après la mise en route, quel bilan dressent-ils de ce projet ?

« Quel confort de travail ! Nous avons gagné en termes d’organisation. Le dimanche soir, il suffit désormais d’une seule personne pour gérer l’astreinte », apprécient les associés du Gaec Honoré, installés à Andouillé-Neuville en Ille-et-Vilaine. Oubliés le stress des travaux et la fatigue de la mise en route ! Depuis décembre 2020, ils disposent d’une stabulation rénovée, agrandie et équipée de trois robots de traite pour leurs 165 vaches, avec une unité de microméthanisation.

Après trois ans et demi à travailler avec ce nouvel outil, ils estiment avoir atteint leurs objectifs. Le premier était de préparer l’installation de leurs enfants avec un bâtiment plus grand et évolutif. C’est chose faite avec Nathan, le fils de Jean-Yves, installé en octobre 2021. Clément, celui de Didier, prépare son installation pour cet automne, quand Jean-Yves prendra sa retraite. « Grâce à son attribution JA, nous passerons de 1,43 million de litres à 1,7 million de références », chiffre Jean-Yves Honoré. Ce qui confirme l’intérêt d’avoir tout prévu pour l’installation d’un troisième robot et, s’il y a besoin de plus de vaches, de pouvoir convertir l’ancienne fumière en stabulation, car juste un mur la sépare du bâtiment.

Lire les précédents reportages présentant le projet :

Le deuxième objectif des associés était également d’améliorer leur condition de travail. Avec un bâtiment plus fonctionnel et une traite robotisée, ils apprécient d’avoir gagné en souplesse dans l’organisation. « Avec les robots, je peux commencer un peu plus tard le matin, c’est plus facile de concilier le travail avec la vie personnelle », souligne Valérie Honoré, soulagée d’avoir moins de tâches physiques et plus de temps pour le suivi technique.

Un projet bien réfléchi et anticipé…

Quand ils reprennent point par point leurs choix pour cet ambitieux projet, les associés se montrent plutôt satisfaits. Le positionnement des robots et la circulation apportent de la fluidité et de l’unité entre la partie ancienne et l’extension. Les filets dans la nouvelle partie assurent une bonne ventilation. « Nous envisageons de mettre aussi des filets à la place des tôles perforées du bardage du côté du bâtiment plus ancien. Quand il fait chaud, les vaches préfèrent le côté le plus récent, l’atmosphère y est plus agréable. »

Les éleveurs ont intégré dans le bâtiment beaucoup de barrières et d’espaces de contention. « Cela permet d’arriver à isoler facilement les animaux même seul, remarque Jean-Yves Honoré. C’est ce qu’on voulait. » Même s’ils sont partis sur un couchage en logettes, les éleveurs avaient décidé de garder une aire paillée de 200 m2. « Entre les vaches qui viennent de vêler, celles qui ont un problème de pattes, il y a toujours un animal un peu moins bien qui a besoin de tranquillité. »

Autre décision qu’ils ne regrettent pas, celle d’avoir délégué la maîtrise d’œuvre. « Il y a déjà beaucoup à faire pendant des travaux, plus la ferme à conduire, remarque Jean-Yves Honoré. Il faut s’entourer de professionnels pour mener un tel projet. »

Autre point de satisfaction, celui du budget qui a été tenu, avec 700 000 euros pour le bâtiment et la fosse, 300 000 pour l’unité de méthanisation. « Nous avons investi au bon moment, reconnaît Jean-Yves Honoré, avant l’envolée du cours des matériaux et la hausse de taux. »

Finalement, par rapport au projet initial, seule une modification a été apportée. Elle concerne la nurserie qui devait être faite à la place de l’ancienne salle de traite. « L’idée était de limiter la distance à parcourir avec le lait, mais la ventilation aurait été compliquée. Nous avons préféré mettre des niches dehors, près d’un autre bâtiment pour les protéger des courants d’air. L’ancienne salle de traite nous permet de stocker à proximité des robots tous les produits lessiviels. »

… avec toujours quelques améliorations possibles

Avec le recul, les associés estiment toutefois que certains éléments auraient pu être gérés différemment. « Le bureau d’élevage aurait été mieux un peu plus au fond, ce qui aurait permis de mettre la cage de contention plus près des robots, dans une zone facile à laver », évoque Jean-Yves Honoré. Les associés envisagent aussi de poser des tapis dans les couloirs. « Les bétons ont déjà été scarifiés mais il faudrait encore améliorer les conditions d’humidité pour réduire les problèmes de dermatite », estime Nathan Honoré.

Un autre bémol concerne le bâtiment des vaches taries. Il ne faisait pas partie du projet et est resté sur le côté de l’ancienne partie. Or, il ajoute de la largeur à la structure et complique un peu la ventilation.

Quant à l’unité de méthanisation, les exploitants regrettent d’être partis sur 33 kWh, car ils disposent de suffisamment de lisier pour faire tourner une unité de 44 kWh. La production d’énergie sera complétée par la pose de panneaux photovoltaïques pour l’autoconsommation. De quoi parachever leur projet de modernisation.

Le projet en bref

Il a fallu un an de visites et de réflexions pour imaginer la façon d’agrandir la stabulation pour passer de 80 à 150 vaches et créer une micro-méthanisation, sur un espace assez réduit. À l’aide d'un bureau d’études bâtiment, les éleveurs avaient imaginé une extension où ont été installés les robots. Cette extension a été accolée à l’ancienne stabulation qui, elle, fut rénovée et équipée de logettes. Puis les deux parties n’en ont fait qu’une en abattant le mur de l’ancienne stabulation.

Les travaux se sont déroulés en 2020 et ont connu quelques retards, du fait des confinements et des difficultés d’approvisionnement pour les entreprises. La mise en route était prévue en septembre mais n’a pu se faire que début décembre. « Au final, c’était plutôt mieux, reconnaît Jean-Yves Honoré, car on n’avait plus de travaux dans les champs et on a pu se concentrer sur l’adaptation des vaches aux robots. »

Le Gaec Honoré

4 associés

165 vaches

1,4 million de litres

167 ha de SAU

33 kWh pour l’unité de méthanisation

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