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Laïta : Even, Eureden et Terrena concluent un accord sur la répartition de la valeur

Avec la signature d’un avenant au protocole Laïta, Even et Eureden trouvent une issue à un différend de longue date sur le partage de la valeur. Il permet aussi aux deux coopératives d’ouvrir largement leur porte aux producteurs adhérents de la LNA et de la Silav.

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L'accord sur la répartition de la valeur créée par Laïta comporte aussi un volet sur le déplafonnement des volumes livrables à Laïta.
© Rabanser/stock.adobe.com

La coopérative Eureden estimait depuis plusieurs années que le partage de la valeur créée par le transformateur laitier Laïta n’était pas équitable entre les trois coopératives actionnaires de Laïta : Even, Terrena et Eureden. La répartition était faite à proportion du capital détenu dans Laïta : 51 % pour Even, 31 % pour Terrena et 18 % pour Eureden. Alors que l’apport de lait est d’environ 37 %, 33 % et 30 %, respectivement.

Une répartition selon les volumes de lait

Après de longues années de discussions, Eureden et Even ont conclu un accord et les trois actionnaires ont signé un avenant au protocole Laïta le 30 octobre. « Nous considérons que c’est une grosse avancée pour les producteurs Eureden, avec une valeur qui sera partagée principalement en fonction des volumes de lait apportés par chaque coopérative à Laïta, souligne Frédéric Conq, président de la branche lait d’Eureden. Par contre, nous continuons de demander une porte de sortie honorable concernant les années antérieures, car les éleveurs se sentent floués. »

Nettement plus de volumes pour Even

Le nouveau fonctionnement de Laïta débute à la date de signature de l’avenant. « Ce changement aura un impact positif pour Eureden et négatif pour Even, mais il préserve notre ligne rouge qui est qu’Even veut conserver le contrôle exclusif de Laïta avec au moins 51 % du capital. En outre, il fallait faire évoluer ce protocole qui contraignait notre coopérative », indique Jean-Michel Gac, nouveau président d’Even depuis le mois de juillet.

En effet, l’autre gros changement concerne le volume de lait encadré par le protocole Laïta : il est augmenté pour les trois coopératives, et nettement rehaussé pour Even. « Les volumes de lait Even étaient plafonnés à 440 millions de litres. Aujourd’hui, le plafond est d’un peu plus d’1 milliard de litres de lait. »

Une ouverture des coop aux LNA et Silav

La coopérative Even se sentait en effet bridée par ce plafond qui pouvait notamment l'empêcher d’ouvrir largement sa porte aux producteurs membres de LNA et de Silav, deux structures non coopératives livrant leur lait à Laïta. « Nous avions commencé cette année à accueillir quelques jeunes, raconte Jean-Michel Gac. Aujourd’hui, la porte est grande ouverte et nous lançons des réunions de présentation du projet coopératif Even et d’information sur les conditions d’entrée dans Even. » Chaque éleveur LNA ou Silav aura le choix entre le projet coopératif Even, celui d’Eureden, rester indépendant ou rejoindre une autre laiterie, comme Sodiaal qui en a déjà accueilli quelques uns. Terrena n’est pas situé sur la même zone de collecte.

Chacun chez soi

Cet avenant et le nouveau fonctionnement de Laïta ont également une autre conséquence. « Avant, il y avait des flux de lait venant d’Eureden, et dans une moindre mesure de Terrena, qui passaient par Even pour alimenter Laïta. Et donc, Eureden et Terrena étaient adhérentes d’Even. Ce n’est plus le cas à partir de maintenant : la fin de ces flux de lait signe la fin de la présence d’Eureden et de Terrena au capital d’Even », précise Jean-Michel Gac. En somme, cet avenant instaure un fonctionnement plus simple, plus lisible pour les producteurs de lait.

Eureden déboutée par le tribunal

Le 12 septembre, le tribunal judiciaire de Brest a débouté Eureden dans le conflit qui l’opposait à la coopérative Even. La coopérative Eureden estimait qu’elle devrait toucher le retour sur résultat d’Even comme les autres adhérents d’Even. Or Even fait la distinction entre un coopérateur qui est exploitant agricole et un adhérent qui est une coopérative ou une OP. « Ils ont des droits et des devoirs différents, notamment sur l’obligation de l’apport total. Du coup notre choix de flécher différemment les retours sur résultats est justifié », résume Jean-Michel Gac, président d’Even. En outre, ce fonctionnement a été approuvé durant des années par Eureden.

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