Sommet de l'élevage
Visite virtuelle d'un élevage de Charolais
Covid-19 oblige, les traditionnelles visites d’élevage à l’occasion du Sommet de l’élevage 2021 n’ont pas pu être organisées cette année. A la place, le groupe Réussir a conçu et filmé pour le salon des visites virtuelles. Plongée dans un élevage de Charolais à Villefranche d’Allier dans le bocage bourbonnais.
Covid-19 oblige, les traditionnelles visites d’élevage à l’occasion du Sommet de l’élevage 2021 n’ont pas pu être organisées cette année. A la place, le groupe Réussir a conçu et filmé pour le salon des visites virtuelles. Plongée dans un élevage de Charolais à Villefranche d’Allier dans le bocage bourbonnais.
Installée depuis 2011, Léa Laboisse élève des Charolais dans le bocage bourbonnais à Villefranche d’Allier. « Je suis née avec les Charolaises, je suis la 4e génération à en élever », confie-t-elle. Son exploitation : « 120 hectares dont 20-30 hectares de grandes cultures et 10 hectares de maïs et 75 vêlages par an du 15 décembre au 15 avril », résume-t-elle. Un élevage essentiellement naisseur, avec la vente de vaches maigres « un peu fleuries » au marché au cadran, de broutards vers l’Italie et de quelques mâles reproducteurs. L’alimentation est essentiellement à base d’herbe (85%), de maïs, de foin et de céréales de l’exploitation. « Le Charolais, c’est une race qui s’élève facilement, elle fait le yoyo selon les saisons et elle répond à une demande avec la qualité de sa viande », confie l’éleveuse. Ses critères de sélection : la morphologie, la production et surtout la docilité. « Je veux un cheptel docile », explique cette jeune maman, seule à la tête de son exploitation. « Mon père est agriculteur à deux kilomètres d’ici, on s’aide beaucoup au niveau du travail et du matériel », souligne-t-elle.
Je veux un cheptel docile
Elle choisit ses mâles reproducteurs sur la morphologie et l’ascendance. Les veaux reproducteurs sont vendus à 12 mois (500 kilos environ). « S’ils ont de bonnes capacités, je les garde un an de plus pour la saillie naturelle sur l’exploitation et les vend à 700-750 kilos », explique-t-elle. Elle achète aussi avec son père des taureaux, avec lesquels elle insémine « à la main » 15 à 20 vaches.
Léa arrive à se dégager du temps pour sa famille
« Le Charolais est une race simple à conduire, avec un troupeau d’environ 100 vaches, Léa arrive à se dégager du temps pour sa famille », souligne Sébastien Cluzel, président du Herd book Charolais, qui existe depuis plus de 150 ans. Les standards de la première race à viande française évoluent vers « plus de conformité bouchère », plus de précocité, et la capacité de la Charolaise de s’adapter à son environnement.
Une race qui s’adapte aux évolutions climatiques
« On est dans une zone très séchante, la Charolaise a une capacité de résilience on la retrouve sous toutes les latitudes et tous les climats », poursuit Sébastien Cluzel. L’objectif : atteindre 420-450 kilos de carcasses en conformation R+ U-. « 75% des vaches U- sont issues de taureaux inscrits au herd book charolais », se félicite-t-il. Le schéma de sélection de la race passe par les concours, l’insémination artificielle et des stations d’évaluation. « 160 000 vaches sont dans le programme de sélection sur un total de 1,5 million de vaches charolaises en France », indique Sébastien Cluzel.
Selon Stéphane Billoux, technicien herd book charolais, l’élevage de Léa Laboisse correspond bien à l’évolution des standards de la race. Et de pointer certaines bêtes du troupeau, comme Niamey, « la vache de concours de Léa et ses jolies cornes ». Ou Ottoman qui correspond plus aux évolutions actuelles de la race avec un squelette un peu plus fin.