Santé : les éleveurs premières sentinelles des maladies émergentes
A l’occasion de la journée mondiale de la santé, le 8 avril, l’Anses a mis en avant l’importance du concept One health, consistant à considérer de manière transversale la santé animale et végétale, et de souligner le rôle important des éleveurs dans la découverte précoce des maladies émergentes.
A l’occasion de la journée mondiale de la santé, le 8 avril, l’Anses a mis en avant l’importance du concept One health, consistant à considérer de manière transversale la santé animale et végétale, et de souligner le rôle important des éleveurs dans la découverte précoce des maladies émergentes.
Pour éviter le franchissement de la barrière des espèces par un agent infectieux, les éleveurs ont un rôle précieux à jouer. Au moins 60% des maladies humaines infectieuses ont une origine animale et 75% des maladies infectieuses émergentes ont une origine animale, selon Gilles Salvat, directeur général délégué et directeur de la santé et du bien-être animal de l’Anses. Ainsi de nombreuses pandémies comme la Covid-19, les virus Zika, la dengue ou encore la grippe aviaire sont transmises par des animaux, a rappelé l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) le 8 avril à l’occasion de la journée mondiale de la santé, expliquant inscrire ses travaux dans le concept One health. Un concept qui vise à avoir une approche transversale de la sécurité sanitaire, aussi bien pour l’homme, l’animal et les végétaux.
Rapprochement des espèces animales domestiques et sauvages
Le nombre de pandémies a augmenté depuis un siècle, et les chercheurs y voient l’effet de l’accroissement de la population mondiale, de l’intensification des transports, de la dégradation, de l’environnement et du développement des villes, avec le rapprochement des espèces animales domestiques et sauvages. Le changement climatique favorise quant à lui l’adaptation d’animaux vecteurs de maladies, comme les moustiques, moucherons piqueurs ou tiques, à de nouvelles zones géographiques, ce qui augmente la propagation des pathogènes.
Leur rôle c’est la détection précoce des phénomènes anormaux
Pour éviter que des zoonoses ne se transforment en épidémie voire en pandémie, les éleveurs sont « les premières sentinelles », estime Gilles Salvat. « Leur rôle c’est la détection précoce des phénomènes anormaux. Par exemple c’est important quand il y a une influenza aviaire, pour qu’elle ne devienne pas une grippe aviaire, d’abattre les animaux contaminés et peut-être demain d’avoir une vaccination préventive », déclare-t-il. « Les éleveurs ont un rôle essentiel à jouer c’est le premier maillage de détection précoce, par leur vigilance, et leurs qualités d’animalier », insiste-t-il.
C’est un vrai défi alors que la demande sociétale pousse en faveur de l’élevage des animaux à l’extérieur
Autre rôle majeur des éleveurs selon le directeur général délégué de l’Anses : « mettre en place des mesures de biosécurité, éviter les contacts avec la faune sauvage ». « C’est un vrai défi alors que la demande sociétale pousse en faveur de l’élevage des animaux à l’extérieur », commente-t-il toutefois.
« Ils ont un rôle déterminant dans la biosécurité et les gestes barrières pour éviter que les pathogènes transmissibles à l’homme ne se répandent dans les élevages », complète Nicolas Eterradossi, directeur du laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort. Il illustre en rappelant que le taux de prévalence entre les élevages de volailles faisant des efforts pour réduire les salmonelles est inférieur à 2% contre 75% pour les élevages des pays ne s’intéressant pas au problème.
Pour lutter contre les maladies émergentes, l’Anses prône par ailleurs pour une meilleure surveillance des territoires, citant le rôle important des plateformes d’épidémiosurveillance.
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