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Samuel Laroche, jeune installé en porc, apprécie sa liberté d’entreprendre

Samuel Laroche s’est installé hors cadre familial en 2018 en reprenant un atelier de 180 truies et la suite après dix ans dans un autre secteur d’activité. Il est sur le point de concrétiser son projet de porcs sur paille.

Même s’il a toujours eu en tête de devenir un jour éleveur de porcs (ses parents étaient du métier lorsqu’il était jeune), Samuel Laroche a démarré une carrière professionnelle bien différente. Après des études généralistes, il a travaillé dix ans dans le secteur de la plomberie. Lorsque son entreprise ferme ses portes, il y voit comme un déclic et l’occasion de se lancer. À 33 ans, en 2015, il suit une formation d’un an et obtient un BPREA porcin. Il devient salarié en charge d’une verraterie-gestante et démarre dès 2016 ses recherches de sites à reprendre. C’est finalement en juillet 2018 qu’il s’installe seul sur un atelier de 180 truies naisseur engraisseur près de Vannes dans le Morbihan. L’élevage, de type conventionnel, ne répondait pourtant pas à ses aspirations initiales, lui qui souhaitait absolument faire du porc sur paille. « Ce qui m’a convaincu, c’est la volonté forte du cédant de transmettre son élevage pour le faire perdurer. On s’est rapidement entendu sur le prix de reprise. L’élevage était fonctionnel et bien structuré avec des bâtiments de naissage et d’engraissement séparés et une organisation de travail optimale. L’éleveur le gérait seul, ce qui était aussi mon objectif. Il avait un bon niveau de performances. Cela a sûrement joué en ma faveur lors de la demande de financement bancaire. »

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Reprise avec dépeuplement-repeuplement

Accompagné du service installation d’Evel’up, il lui a fallu tout juste 10 mois pour voir aboutir son dossier d’installation. « J’ai pu me rendre disponible quand il le fallait pour les nombreux rendez-vous administratifs. J’avais la chance d’avoir des employeurs arrangeants. » L’élevage a été entièrement dépeuplé et repeuplé au moment de la reprise. « Cela permettait de démarrer avec un bon état sanitaire tout en me laissant le temps de prendre progressivement en main l’élevage. » L’éleveur a choisi une génétique danoise, qu’il connaissait bien lorsqu’il était salarié porcin (reproductrices danoises croisées avec du Duroc danois). Le projet d’installation intégrait aussi la rénovation des salles de post-sevrage et l’ajout de places d’engraissement, pour gagner en cohérence. Il a aussi financé un tracker photovoltaïque pour améliorer l’autonomie énergétique et des travaux d’embellissement du site (bardage bois, rénovation du portail…). « Venant du milieu extérieur, j’étais sensible à l’intégration paysagère du site, pour mon cadre de travail mais aussi pour l’image qu’il renvoie. »

Des résultats économiques au rendez-vous

L’éleveur fait régulièrement le point avec son conseiller Evel’up sur l’atteinte des objectifs de son étude prévisionnelle. « Après deux ans de recul, les promesses sont tenues, tant sur l’organisation du travail, l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle, que sur l’état sanitaire de l’élevage et les résultats techniques. » 4 500 porcs charcutiers ont été vendus en 2019, mieux que l’objectif de 4 000. « Je sèvre 0,5 à 1 porcelet de plus que prévu (13,5-14 porcelets par portée). » Les résultats économiques sont au rendez-vous, d’autant plus que le jeune éleveur a bénéficié d’une conjoncture plutôt favorable. Les six mois de non-vente liés au repeuplement ont été bien anticipés au niveau comptable. Le cheptel a été financé par un prêt d’Evel’up. Commercialisés par le groupement, les porcs charcutiers sont abattus dans le sud de la France. Les résultats économiques sont meilleurs que ceux de l’étude prévisionnelle (1,37 €/kg plus-values incluses). « La maîtrise sanitaire y est pour beaucoup, l’élevage est toujours indemne de SDRP. » Un statut sanitaire qui lui permet de progresser dans sa démarche personnelle de porcs sans antibiotique et de tester des techniques visant à améliorer le bien-être animal (sociabilisation précoce des porcelets, arrêt de la caudectomie et du meulage des dents). Loin de son ancien métier dans le secteur de la plomberie, Samuel apprécie d’être son propre patron et d’être libre de ses choix, notamment de fournisseurs. « C’est important d’avoir un groupement à l’écoute de mes choix techniques, surtout lorsqu’ils sortent un peu des sentiers battus. » Même s’il souhaitait au départ s’installer au plus vite, les deux années passées comme salarié en élevage lui ont été très bénéfiques, d’autant plus qu’il avait un très bon relationnel avec ses employeurs, Adeline et Yann. « Cette expérience m’a apporté de la rigueur, davantage de technicité et de l’assurance. Cette phase de pré-installation est essentielle. »

Toujours en « mode projet », Samuel Laroche s’était donné cinq ans une fois installé pour atteindre son objectif d’élever du porc sur paille. Un projet qu’il est sur le point de concrétiser grâce à la situation financière saine de son élevage. Le dossier d’autorisation, prêt à être déposé, comprend la construction d’un bâtiment d’engraissement des porcs en grands groupes avec un trieur du fabricant allemand H + L et la restructuration complète de la partie naissage avec des cases mises bas liberté. Des investissements en faveur du bien-être animal qui devraient être valorisés par un cahier des charges spécifique aval via Evel’up.

« L’élevage de porcs demande beaucoup de technicité. C’est ce qui rend notre métier stimulant. »

Fiche d’élevage

EARL Brambec

1 UTH (Samuel Laroche)
180 truies naisseur engraisseur
Conduite en 7 bandes, sevrage à 28 jours
Génétique danoise
Groupement : Evel’up
80 hectares de SAU

Curriculum

Samuel Laroche

38 ans
BTS plomberie-chauffagiste
Salarié 10 ans dans le secteur de la plomberie
BPREA porcin en 2015
Salarié en verraterie-gestante de 2016 à 2018
Installation en juillet 2018

Côté éco

Prix d’équilibre prévisionnel : 1,37 €/kg plus-values incluses

Un accompagnement personnalisé d’Evel’up

Evel’up a déployé un dispositif en sept étapes pour accompagner le jeune tout au long de son projet d’installation. Cet encadrement technique « à la demande » commence par l’analyse du projet, le ciblage des élevages potentiels et la mise en relation avec les cédants puis une étude économique avec une projection sur le court et le moyen terme. Il comprend aussi un suivi rapproché pour atteindre les objectifs, l’accompagnement dans les démarches de l’installation et de la reprise d’élevage, l’appui à la présentation du projet aux partenaires financiers et enfin, des réunions d’échange au sein du groupe jeunes. « Evel’up propose également aux jeunes installés qui le souhaitent d’être suivis et assistés pendant trois ans par un des experts en gestion d’entreprises de l’association EGEE », complète Myriam Le Bihan, conseillère installation. « Il leur est aussi possible de réaliser un bilan d’aptitude et de personnalité en partenariat avec le cabinet de conseil en ressources humaines Kervadec. » Pour Samuel Laroche, qui y a participé, « cet entretien préalable à l’installation aide à mieux connaître ses forces et faiblesses et à mieux cibler ses besoins d’accompagnement lors des premières années d’installation ». Par ailleurs, Evel’up propose de nombreux contrats abattoir, associés à des cahiers des charges de valorisation spécifiques.

Lire aussi : Les clés pour bien transmettre son installation 

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