Un aliment à faible taux de matière azotée totale réduit les émissions d’ammoniac dans les élevages de porcs
Distribuer un aliment 2e âge à faible taux de matière azotée totale présente plusieurs avantages environnementaux : moins d’émissions d’ammoniac, de consommation d’eau et de lisier produit en post-sevrage.
Distribuer un aliment 2e âge à faible taux de matière azotée totale présente plusieurs avantages environnementaux : moins d’émissions d’ammoniac, de consommation d’eau et de lisier produit en post-sevrage.
La réglementation environnementale impose aux éleveurs de mettre en place des techniques pour réduire les émissions d’ammoniac de leurs bâtiments d’élevage. L’une des solutions consiste à agir sur l’alimentation en réduisant les apports protéiques. Cela est possible en apportant des acides aminés pour couvrir les besoins des animaux et éviter les carences qui peuvent dégrader les performances. Une étude, réalisée à la station de Crécom montre que les porcelets nourris avec un aliment 2e âge à 16,6 % de MAT émettent 16 % d’ammoniac en moins qu’avec un aliment à 18 % de MAT. Cette solution présente aussi d’autres avantages comme une consommation d’eau réduite de 7 %. En effet, un aliment à bas taux protéique réduit les besoins en eau nécessaire à l’excrétion de l’urée et de l’azote ammoniacal via l’urine. Cette diminution de la consommation en eau s’accompagne d’une réduction de la production de lisier (-15 % dans cette étude). Cela facilite la gestion du lisier par l’éleveur. Enfin la concentration en ammoniac dans l’air des salles d’élevage est réduite de 19 %, améliorant ainsi le bien-être des animaux et les conditions de travail des éleveurs. La réduction du taux de MAT n’a pas impacté l’indice de consommation. Elle s’est accompagnée d’une diminution du GMQ pour une des bandes suivies. L’autre bande présente des performances équivalentes entre les deux régimes, sur la période du post-sevrage ainsi qu’en engraissement.
Aller plus loin dans la réduction des taux de MAT
Cette étude montre que la distribution d’aliment à faible taux de MAT est une solution simple et efficace pour améliorer le bien-être animal et les conditions de travail des éleveurs, ainsi que pour réduire les émissions d’ammoniac. Si l’État reconnaît cette stratégie alimentaire comme une « technique équivalente » pour réduire les émissions d’ammoniac, cela permettrait aux éleveurs soumis à la directive IED d’aller encore plus bas dans la réduction des taux de MAT plutôt que d’investir dans la mise en place de techniques nécessitant des dépenses structurelles, comme la brumisation ou l’évacuation fréquente des déjections.