Se créer un beau cadre de vie et de travail
Didier Bienne, à Plestan dans les Côtes-d’Armor, met un point d’honneur à avoir un élevage aussi irréprochable à l’intérieur qu’à l’extérieur. D’abord pour son confort de vie mais aussi pour l’image qu’il reflète.
Didier Bienne, à Plestan dans les Côtes-d’Armor, met un point d’honneur à avoir un élevage aussi irréprochable à l’intérieur qu’à l’extérieur. D’abord pour son confort de vie mais aussi pour l’image qu’il reflète.
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Pour atteindre l’élevage du Bois Ménard, le visiteur emprunte un chemin agrémenté de haies et de bosquets variés, de bandes enherbées et d’une mare où plongent les saules pleureurs. En suivant les panneaux signalétiques, il contourne la maison d’habitation en pierres de granit puis d’anciens bâtiments agricoles, joliment rénovés, avant d’accéder à la zone d’élevage porcin. L’œil ne peut être qu’agréablement surpris par l’insertion paysagère des bâtiments avec pignons en bois et bosquets bien taillés, les abords particulièrement bien soignés et entièrement bitumés. Tout est propre, rien ne traîne. Même les silos d’aliment blancs datant de plus de trente ans sont comme neufs, traités chaque année contre le lichen. Un site à l’image de son propriétaire, Didier Bienne, qui, tout comme son salarié, a le goût pour l’ordre et les choses bien à leur place. Sans même y entrer, on devine que l’intérieur des salles d’élevage doit être aussi bien tenu.
Concilier lieu de vie et de travail
Installé à Plestan dans les Côtes-d’Armor, Didier gère un élevage naisseur engraisseur de 220 truies avec FAF maïs humide et 35 hectares de cultures. « Lorsque j’ai repris l’exploitation de mes beaux-parents à la fin des années 80, tout le site a été entièrement repensé : nouveaux bâtiments d’élevage, plan de circulation modifié et plantations. L’objectif de l’insertion paysagère était avant tout d’améliorer notre confort de vie, sachant que la maison d’habitation se trouve à quelques mètres des bâtiments d’élevage, dans un corps de ferme traditionnel breton. Cela permettait d’avoir l’avantage de la proximité du lieu de travail sans les nuisances visuelles ni mêmes olfactives. » Ainsi, la station de traitement biologique du lisier, située à l’opposé derrière les bâtiments, limite les odeurs. La seule fosse dans laquelle le lisier est brassé est couverte.
Être plus crédible auprès des visiteurs
Le soin apporté aux abords de son élevage a aussi pour objectif de contribuer à l’image de l’agriculture. Autrefois adhérant du réseau Farre (1), Didier Bienne a pendant longtemps accueilli des visiteurs : distributeurs, écoles, contestataires… « C’est plus dur de critiquer notre mode d’élevage lorsqu’on arrive sur un beau site, a-t-il constaté. Cela donne tout de suite un bon a priori. » Concernant la végétalisation du site, Didier Bienne a d’abord fait appel au service paysager de sa coopérative puis plusieurs fois à un paysagiste professionnel. « Depuis le premier aménagement réalisé à la fin des années 80, on a finalement davantage déplanté que replanté car la tendance est plutôt à des ensembles plus aérés. » Son objectif est de créer un ensemble harmonieux, visible avec un coup d’œil global sans chercher la perfection dans les détails. De même, il n’a surtout pas voulu « camoufler » ses bâtiments. Il s’agit de structures en dur, « fonctionnelles et faites pour durer. Le bardage en bois ainsi que les haies et bosquets aident à mieux les insérer dans le paysage. »
L’entretien fait partie du travail
Le temps consacré à l’entretien du site est intégré dans le planning de travail de l’exploitation. « On ne le considère pas comme un loisir. C’est un poste de travail comme un autre. » Il est généralement réalisé le vendredi après-midi, « pour profiter d’un site propre le week-end. » Entre mars et la fin d’été, où l’entretien est plus important, cela mobilise environ quatre heures par semaine : tonte, taille et nettoyage. De plus, une grande taille est réalisée une fois par an en hiver par un professionnel durant une journée. « Il faut accepter d’y mettre un peu d’argent (2 000 à 3 000 euros par an), un montant relativement limité par rapport à ce que l’on peut investir dans un bâtiment », fait-il remarquer.
Préparant son départ à la retraite, Didier Bienne a mis son site en vente il y a quelques mois. « L’embellissement a probablement contribué à me démarquer d’autres cédants, » estime-il. Un jeune, aujourd’hui salarié en élevage, s’est montré intéressé pour reprendre l’exploitation et l’habitation.
(1) Forum des agriculteurs responsables respectueux de l’environnementVisite guidée au Bois Ménard
Qu’il soit vu de haut ou de plain-pied, le site se démarque par le soin des abords et la diversité des plantations, créant un ensemble harmonieux.