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Quelles sont les pratiques autour de la mise bas associées à un faible taux de pertes de porcelets

L’autodiagnostic d’Evel’up sur les pratiques autour de la mise bas aide l’éleveur à cibler les leviers d’action pour réduire les pertes de porcelets en maternité. La conduite alimentaire des truies est un facteur clé.

Le confort thermique des porcelets autour de la mise bas est un des points clés pour limiter les pertes en maternité. © A. Puybasset
Le confort thermique des porcelets autour de la mise bas est un des points clés pour limiter les pertes en maternité.
© A. Puybasset

Il suffit de quelques minutes à l’éleveur pour remplir la grille d’audit et calculer sa note globale sur un total de 15 points. Proposé par le service technique du groupement Evel’up, cet outil permet d’autoévaluer ses pratiques d’élevage autour de la mise bas dans un objectif de réduction des pertes en maternité. Une problématique devenue plus prégnante avec l’augmentation de la prolificité des truies, comme en témoignent les résultats des élevages d’Evel’up suivis en GTTT. En 2019-2020, le nombre de nés totaux atteint 16,1 par portée, soit un gain de 1,1 porcelet en quatre ans tandis que celui des nés vivants est passé de 13,9 à 14,9 porcelets par portée. En parallèle, le nombre de sevrés n’a progressé que de 0,7 porcelet par portée (12,7 en moyenne), ce qui signifie une hausse du taux de pertes sur nés vifs de 13,6 à 14,5 % sur la même période. « La maîtrise du taux de pertes en maternité n’est pas la conséquence d’une méthode unique, mais la somme de plusieurs éléments », souligne l’équipe Evel’up.

Une enquête réalisée dans 34 élevages

Facile à utiliser, le QCM d’Evel’up est une première approche pour recenser ses pratiques et cibler les axes d’amélioration. Il a été élaboré suite à une étude comparative des pratiques autour de la mise bas d’éleveurs ayant un faible taux de pertes en maternité (7,9 % en moyenne) à ceux d’éleveurs ayant un fort taux de perte (19,6 % en moyenne), soit 17 élevages dans chaque groupe. En sont ressortis une douzaine de critères pour lesquels l’écart entre les deux groupes était statistiquement différent. L’étude a en effet montré une corrélation entre le taux de pertes sur nés vifs et les pratiques autour de la mise bas. Ceux ayant un faible taux obtiennent un score de 11/15 contre 6/15 pour ceux avec un taux de perte élevé.

Lire aussi : PertMat de l'Ifip analyse les pertes en maternité

Cibler les points à risques

Le questionnaire a été réparti en trois thématiques :

La conduite alimentaire des truies regroupe un tiers des critères différenciants. C’est en effet le facteur clé pour agir sur le poids à la naissance, qui est directement corrélé au taux de pertes en maternité. L’allotement des truies après IA (en fonction de leur état d’engraissement, leur rang de portée…) et l’augmentation de la ration avant mise bas ressortent comme des critères positifs. « L’ajustement des quantités d’aliment est particulièrement important durant les quatre premières semaines de gestation – car c’est à ce moment que se joue l’homogénéité de la portée – ainsi qu’en fin de gestation, pour agir sur le poids individuel des porcelets », rappelle Valérie Le Goff, conseillère Evel’up. De même, un plafond d’alimentation de 8 à 9 kilos ainsi qu’une consommation d’eau avant mise bas supérieure à 20 litres sont également des facteurs discriminants. Plus surprenant, la distribution manuelle de l’aliment en maternité est aussi ressortie comme un facteur positif, « probablement parce que cela amène l’éleveur à passer plus de temps à observer ses truies et à repérer d’éventuels problèmes de constipation. »

Concernant la conduite sanitaire, trois critères seulement sont ressortis de l’enquête mais dont deux avec une très forte signification statistique et associés à un taux de mortalité sur nés vifs plus élevé. Il s’agit de la réalisation de vaccins sur les truies durant les trois dernières semaines de gestation – « Mieux vaut les laisser tranquille sur cette période et faire en sorte que 100 % de la ration distribuée sur cette période soit utilisée pour le bon déroulé de la mise bas » – et de l’absence de détergence lors du lavage de la maternité. « Garantir une maternité propre à l’entrée des truies réduit le risque de transmission de germes aux porcelets. »

Le confort et l’hygiène autour de la mise bas sont aussi des points clés. Les élevages ayant un plus faible taux de perte en maternité sont plus nombreux à racler les déjections des truies avant mise bas deux fois par jour plutôt qu’une fois. Ils ont un taux de porcelets séchés à la mise bas supérieur à 50 % et répartissent deux lampes à l’arrière des cases mise bas. « Le porcelet doit utiliser ses réserves énergétiques pour se déplacer jusqu’à la mamelle mais pas pour se réchauffer. C’est d’autant plus vrai s’il est petit. » Enfin, la prise de température de la truie après la mise bas ressort comme un facteur positif. « Cela permet de vérifier le bon démarrage de la lactation et de déceler plus précocement les truies fiévreuses, en particulier celles qui continuent de s’alimenter. »

S’améliorer grâce à la pesée des porcelets à la naissance

« Les élevages qui ont de très bons résultats en maternité pèsent en majorité les porcelets à la naissance », constate Valérie Le Goff. Cette pratique innovante tend à se généraliser car elle constitue un bon levier pour travailler sur les pertes en maternité. Evel’up a analysé les résultats de 1 104 portées pesées individuellement en élevage. Le poids moyen des porcelets est de 1,32 kilo pour un nombre de nés totaux de 16,02 par portée. Au-delà de 15 nés totaux, le poids de naissance diminue de 20 grammes par porcelet. L’étude confirme la corrélation négative entre le poids de naissance et le nombre de mort-nés par portée. En dessous de 1,25 kilo, le nombre de mort-nés dépasse 1,6 par portée. De même, elle démontre la corrélation négative entre le poids de naissance et le taux de pertes sur nés vifs par portée. « Il faut viser un poids d’environ 1,4 kilo chez les multipares et 1,3 kilo pour les primipares. »

Le saviez-vous

80 % des pertes de porcelets ont lieu durant les quatre jours qui suivent la mise bas.
Les porcelets écrasés représentent la moitié des pertes sur nés vifs, suivis à 32 % des petits non viables ou décrochés.
L’identification des causes de mortalité aide à orienter les leviers d’action (manque de poids à la naissance, lactation insuffisante, problème d’accès à la mamelle…).
Source : Evel’up

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