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L’Ifip dévoile les projets de rénovation de sa station expérimentale porcine

La station expérimentale de Romillé va connaître entre 2019 et 2020 une évolution ambitieuse. Éric Gault, responsable du site, nous fait entrer dans les coulisses des travaux à venir.

Située sur la commune de Romillé, à 20 km au nord-ouest de Rennes, la station expérimentale de l’Ifip a été construite en 1998. L’objectif était de disposer d’un élevage capable de répondre aux enjeux et aux questions de la filière. Cette station a été bâtie sur deux principes essentiels : être la plus représentative des pratiques observées sur le terrain et assurer la souplesse nécessaire à la bonne conduite des expérimentations en intégrant les contraintes liées à la rigueur scientifique garante de la qualité des résultats. Les réflexions autour d’une évolution de la station ont émergé et se sont accélérées ces trois dernières années. L'objectif est d'intégrer l'émergence de nouvelles thématiques difficiles à traiter sur les bâtiments existants (ventilation centralisée, économie d'énergie, maternité liberté). La station sera mieux rentabilisée en devenant naisseur-engraisseur total. L'Ifip souhaite maintenir ses ressources expérimentales pour obtenir des réponses fiables et robustes. Enfin, il devenait nécessaire de moderniser les équipements intérieurs après plus de 20 ans de fonctionnement.

Un bâtiment neuf pour l’engraissement

La construction d’un nouveau bâtiment est prévue derrière les bâtiments existants. Il sera composé de 320 places de post-sevrage et 576 places d’engraissement. Éric Gault, responsable de la station de 2017, y voit un intérêt économique et scientifique. « La vente de porcelets sevrés ou de laitons reste délicate et assez aléatoire sur une année. Avec ces places supplémentaires, la station engraissera l’ensemble des animaux sur le site, ce qui améliore la rentabilité de la station et simplifie sa gestion. » Bien que proche d’un bâtiment qu’un éleveur pourrait construire, le projet ne néglige pas les besoins inhérents à l’expérimentation. « Ce nouveau bâtiment offre de nouvelles opportunités de recherches appliquées et élargit le champ des possibles sur la station. » Il comprendra un système de raclage sous caillebotis pour permettre entre autres de travailler sur l’impact environnemental de ce type d’équipement ou la distribution de matériaux manipulables fibreux. Les salles seront composées de petites cases de 8 à 10 porcs pour garantir une puissance statistique suffisante lors d’essais. La ventilation centralisée sera équipée d’un laveur d’air et d’un échangeur.

Un passage en maternité liberté

« L’objectif d’une station est avant tout de ne pas faire porter les risques de la Recherche et Développement aux éleveurs qui construisent pour plus de 25 ans. » Ainsi pour répondre aux mieux à leurs interrogations, la maternité sera agrandie et les 48 places passeront en cases liberté. « En maternité, nous souhaitons travailler simultanément sur plusieurs thématiques. Les cases libertés seront équipées d’une niche pour les porcelets et d’une cage ascenseur pour les truies. » La modularité était le principal challenge, une réflexion particulière a été menée sur le positionnement des cloisons. Éric Gault indique « qu’il sera possible de réduire la largeur des cases et de repasser en cases conventionnelles avec les truies bloquées selon le type d’essai à mener ».

Une refonte complète du système d’alimentation

Avec 70 % du coût de production, l’alimentation des animaux reste le sujet de recherche qui occupe la plus grande proportion des essais réalisés. Après plus de 20 ans, les évolutions dans l’électronique ne permettent plus de maintenir le système de distribution actuel. C’est pourquoi, l’alimentation multiphase de toute la station, les chaînes d’alimentation, les groupes d’entraînements, les doseurs… seront intégralement remplacés. « Pour gagner en précision, la distribution de l’aliment actuellement mécanique sera remplacée par une distribution pneumatique », détaille Éric Gault. Selon lui, il s’agit de l’un des chantiers les plus complexes sur la station. « Nous disposerons de 38 silos reliés à une distribution multiphase, en charge de peser l’aliment avec précision puis de l’envoyer sur l’un des 250 points de livraison répartis sur la station comprenant des silos toiles à proximité des salles et des nourrisseurs-doseurs dans les cases. » En raison des contraintes expérimentales, les silos ne seront pas dédiés à un bâtiment ou un stade physiologique. Éric Gault précise que « chaque aliment doit pouvoir être envoyé n’importe où sur la station et que, bien que ce choix technique offre plus de souplesse, il complexifie beaucoup la mise en œuvre pratique ».

Une ventilation renouvelée

Sur la station (bâtiment neuf et existant) l’ensemble des ventilateurs et des boîtiers de régulation seront changés. « Pour la bonne conduite de nos essais, nous demandons une maîtrise parfaite du débit d’extraction au minimum et au maximum de ventilation. » Cela passe par l’installation d’une trappe motorisée et d’une hélice folle pour maîtriser à la fois la surface et la vitesse d’extraction d’air. Ce dispositif est relativement courant en ventilation salle par salle mais reste plus anecdotique lorsque l’on passe en ventilation centralisée. « Pour chacune des salles, les ingénieurs pourront extraire l’ensemble des données d’ambiance de leurs essais à partir d’une base de données centralisée. »

Une vitrine pour la filière

« La station a vocation à répondre aux besoins de chacun et doit servir de vitrine pour l’ensemble de la filière », souligne Éric Gault. Par conséquent, des rénovations de moindre envergure sont également programmées pour les années à venir, notamment la rénovation des plafonds de certaines salles. « Des modifications des aménagements intérieurs sont toujours possibles afin de s’adapter au mieux aux exigences des études à mener », conclut le responsable du site.

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