Les éleveurs de porcs allemands n’ont pas le moral
Moins optimistes que leurs confrères européens, les producteurs de porcs allemands souffrent du prix et de la situation sanitaire avec la fièvre porcine africaine qui bloque les exportations. Une moitié d’entre eux veut pourtant investir selon la DLG (Société allemande d’agriculture), organisatrice du prochain salon EuroTier.
Moins optimistes que leurs confrères européens, les producteurs de porcs allemands souffrent du prix et de la situation sanitaire avec la fièvre porcine africaine qui bloque les exportations. Une moitié d’entre eux veut pourtant investir selon la DLG (Société allemande d’agriculture), organisatrice du prochain salon EuroTier.
Si la profitabilité de toutes les productions agricole est insuffisante, ce sont surtout les producteurs de porcs qui souffrent explique le Dr Lothar Hövelmann, directeur de la DLG (Société allemande d’agriculture). Il présentait, le 20 septembre dernier lors des rencontres en avant-première du salon EuroTier qui se tiendra du 15 au 18 novembre, les résultats d’une pré-étude réalisée en juillet dernier. L’enquête a exploré la perception de la situation économique et des projets d’investissements de 2 004 agriculteurs de l’UE dont 1 200 en Allemagne (40 en France). « Les éleveurs estiment que la situation restera tendue tout l’hiver et probablement en 2023. La fièvre porcine africaine a eu un impact énorme sur les résultats en Allemagne, ce qui explique pourquoi les éleveurs européens de porcs hors Allemagne ont une attitude plus positive sur la situation économique actuelle et future que nos éleveurs de porcs allemands » résume le dirigeant.
49 % des éleveurs de porcs allemands vont investir dans l’année
Cette différence se lie clairement dans la volonté d’investir : les trois quarts des producteurs européens de porcs annoncent prévoir d’investir dans les 12 prochains mois, contre seulement 49 % des producteurs porcins allemands.
Ces derniers vont privilégier des investissements dans le renouvellement de matériels et la rénovation, plutôt que dans l’agrandissement de la taille de leurs élevages. Ils visent aussi la production d’énergie, surtout pour réduire leur dépendance aux énergies achetées.
Bien être animal, énergie, hygiène, alimentation et équipement d’élevage
« Les éleveurs de porcs sont demandeurs d’amélioration pour la gestion de l’atmosphère dans le bâtiment et pour la biosécurité. Ils attendent aussi de l’innovation en matière d’accès à l’extérieur et de stimuli pour les animaux, mais ils sont assez sceptiques pour ces deux points-là. De façon générale, tout ce qui touche au bien-être animal et à l’aménagement des bâtiments est très important pour le marché allemand » estime Lothar Hövelmann.
Du côté des technologies du numérique, le secteur porcin est particulièrement demandeur de solutions pour améliorer la gestion et l’utilisation de leurs données d’élevage mais aussi pour affiner l’organisation du travail. Enfin, la question de la réduction des usages des antibiotiques, grâce aux solutions technologiques ou nutritionnelles et au management des animaux, reste une préoccupation majeure des éleveurs allemands.
Yanne Boloh