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Proximité avec le consommateur
Le Gaec de la Passerelle vend à la ferme les produits de sa coopérative

Les éleveurs du Gaec de la Passerelle ont été les premiers adhérents Cooperl à ouvrir un magasin de vente à la ferme Coop chez vous. Au-delà de mettre en avant les produits de leur coopérative, ils y voient l’opportunité de recréer du lien avec le consommateur et de communiquer positivement sur son métier.

Il faut longer le bâtiment flambant neuf de postsevrage et d’engraissement pour atteindre le petit parking aménagé devant le magasin à la ferme du Gaec de la Passerelle à Saint-Lézin dans le Maine-et-Loire. À la tête d’un élevage de 250 truies naisseur engraisseur, Thony Cesbron et son associé Alexandre Bazantay, ont été les premiers à ouvrir un magasin Coop chez vous, d’abord dans un petit local de 12 m2 pour « tester le marché » et depuis six mois dans un ancien bâtiment rénové de 90 m2. Dans des vitrines réfrigérées, y est présentée une large gamme de produits de charcuterie et de viandes fraîches emballées. Mentionnant l’origine VPF (viande de porc française), ils sont étiquetés de la marque Coop chez vous développée par Cooperl. Car Thony Cesbron tient à lever toute ambiguïté dès le départ : « Il s’agit d’un magasin de vente à la ferme avec des produits de la coopérative. On le dit en toute transparence à nos clients. Ici, nous mettons en avant notre coopérative. »

Proposer de la qualité et du prix

Jusqu’à ces dernières années, le groupe Cooperl n’était pas présent dans le secteur de la distribution. C’est chose faite depuis le développement des boucheries traditionnelles Aurélien en zone urbaine. « Les magasins Coop chez vous permettent de nous implanter en zone rurale », souligne l’éleveur, également administrateur Cooperl. Pour ces deux concepts de magasins de proximité, l’objectif est de recréer du lien avec le consommateur. « Cela permet de communiquer sur notre métier, sans tabou. » Pour la clientèle, le principal intérêt, au-delà d’être en relation directe avec le producteur, est de trouver une gamme de produits de qualité à prix compétitifs, grâce à un packaging réduit au minimum et de grands conditionnements. « Le produit phare est la caissette de 5 kg de saucisses (sans colorant, ni conservateur) à moins de 30 euros », illustre Delphine Masson-Renevot, responsable marketing et communication branche boucheries de Cooperl. « On n’essaie pas d’être concurrentiel sur des produits standards tels que la côte de porc mais de se différencier sur des innovations : par exemple des lardons plus maigres faits dans l’échine et non pas dans l’épaule. »

Un concept « clés en main » Cooperl

C’est Anne-Claude Cesbron, l’épouse de Thony, qui est responsable du magasin à la ferme. Cela l’occupe un mi-temps qu’elle peut concilier avec un second mi-temps d’enseignante. « La charge de travail est surtout concentrée sur la fin de semaine, précise-t-elle, le magasin étant uniquement ouvert le vendredi et le samedi matin. En plus de l’accueil des clients, il s’agit de gérer les commandes et les stocks, de remplir le libre-service, d’entretenir le magasin… » Le magasin attire des clients jusqu’à 13 à 15 km de distance. « On se fait connaître essentiellement par le bouche-à-oreille. La majorité des ventes se fait sous forme de colis commandés d’une semaine sur l’autre. » « La coopérative propose un concept « clés en main » et s’occupe de toute la partie logistique, les kits de communication et d’animation, la formation… tandis que l’éleveur se concentre sur le relationnel avec son client », résume Delphine Masson-Renevot. Il est rémunéré par une commission sur le chiffre d’affaires. Au Gaec de la Passerelle, le coût d’aménagement du magasin a été limité car les éleveurs disposaient d’une salle d’accueil (ancienne ferme pédagogique). La coopérative fournit l’ensemble des vitrines réfrigérées. Au-delà du sens du commerce, ouvrir un magasin à la ferme nécessite de disposer d’un local d’au moins 60 m2 qui puisse répondre aux normes d’hygiène, qui soit facilement accessible avec de la place pour un parking. Sept autres éleveurs ont ouvert un magasin Coop chez vous, répartis sur sept départements du Grand Ouest. Cinq autres sont en projet.

Une large gamme de produits carnés

Sur 90 m2 de surface, le local de vente du Gaec de la Passerelle comprend un grand espace libre-service et au fond une salle frigo pour stocker les colis de commandes. Sur cinq mètres linéaires de vitrines réfrigérées, il propose de la charcuterie ainsi que de la viande fraîche. « À la demande des clients, nous avons rapidement élargi notre gamme à d’autres viandes que le porc : bœuf, agneau, veau, canard, précise Delphine Masson-Renevot. Nous proposons également des conserves et de la salaisonnerie sèche. » Tous proviennent des abattoirs et/ou des ateliers de transformation Cooperl à l’exception des produits de canard. Les éleveurs ont toute latitude pour ajouter d’autres produits alimentaires en dehors de notre gamme, à condition que cela se fasse en cohérence avec le concept de la coopérative. Le Gaec de la Passerelle propose différents produits locaux : légumes, confitures, jus de pomme, œufs et poulets fermiers…

Un raclage Trac pour un bâtiment sans lisier

Avec son bâtiment de postsevrage et d’engraissement, le Gaec de la Passerelle a voulu allier bien-être animal, confort de travail et efficacité environnementale.

Le Gaec de la Passerelle a inauguré son nouveau bâtiment en décembre lors de deux journées dont l’une, ouverte au public, a attiré plus de 1000 visiteurs. Il permet de regrouper l’élevage de 250 truies NE sur un seul site, — le second site d’engraissement étant trop vétuste —, et d’élever la totalité des porcelets. Relié par un couloir en béton au site de naissage et de nurserie, il comprend une salle de postsevrage en soupe de 672 places et de 1680 places d’engraissement en cinq salles de 336 places. Le bâtiment dispose d’un système de raclage en V Trac, également installé en postsevrage. Chaque salle est équipée de quatre racleurs, permettant d’évacuer les urines d’un côté (pour être collectées dans une fosse couverte puis épandues sur leurs terres) tandis que la partie solide est envoyée vers un collecteur de raclage central afin d’être stockée sous une fumière. Reprise par un camion toutes les trois semaines, elle alimentera la station de méthanisation collective de Cooperl, à environ 200 km à Lamballe dans les Côtes-d’Armor.

Un confort pour les porcelets en postsevrage

« En exportant l’azote et le phosphore, notre besoin d’épandage passe de 250 à 110 hectares, ce qui renforce notre autonomie", soulignent les éleveurs. De plus, le Trac améliore la qualité de l’air. Il divise par deux les émissions de protoxyde d’azote puissant gaz à effet de serre et baisse de 45 % celles d’ammoniac. C’est un choix d’autant plus pertinent en postsevrage qui va dans le sens de la démédication. Les porcelets élevés entre 17 et 25-35 kg arrivent dans un milieu sans ammoniac. » L’élevage travaille en conduite 4 bandes. Chaque lot de postsevrage étant ensuite réparti dans deux salles d’engraissement. L’originalité de ce bâtiment est aussi de combiner le raclage en V et la ventilation centralisée pour réduire les dépenses d’électricité. Le bâtiment fait également la part belle à l’éclairage naturel (fenêtres dans chaque salle, puits de lumière dans le couloir central). Enfin, le quai d’embarquement de 196 places équipé d’une distribution soupe donnera de la souplesse dans l’organisation du travail car il permettra d’être moins tributaire du jour d’enlèvement. Les porcs y resteront 48 heures en général. Avec un coût par place de postsevrage de 330 euros et de 510 euros par place d’engraissement, le bâtiment revient à 1 318 000 euros, en ajoutant la pré-soupe, la fumière, la fosse couverte, les frais divers, l’infirmerie et le quai d’embarquement. En intégrant les aides directes et la prime de reprise du solide par Méthatrac Cooperl, la place d’engraissement revient à 367 euros. La valorisation dégagée par le biogaz et l’engrais sera restituée pour financer un bâtiment haut de gamme sans surcoût. Après amortissement, elle constituera une source de revenu complémentaire.

A. P.

Partenaires du projet

Asserva (machine à soupe, électricité, ventilation, plomberie), Bouchet TP Vézin (Terrassier), Rossard (soubassements), Celtys (caillebotis béton), Calimat (sol plastique et aménagements PVC), Maison Bleue (élévations), Arcanne (Charpente), Cooperl (bureau d’études)

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