Aller au contenu principal

Douze conseils pour limiter l’infertilité saisonnière du troupeau de truies

L’infertilité saisonnière impacte le fonctionnement des élevages en augmentant le nombre de jours improductifs et en réduisant la productivité du troupeau. Mémento synthétique pour limiter le phénomène.

En période chaude, la brumisation est un moyen peu coûteux et efficace pour améliorer l’ambiance dans les bâtiments, sous réserve d’une conduite rigoureuse.
En période chaude, la brumisation est un moyen peu coûteux et efficace pour améliorer l’ambiance dans les bâtiments, sous réserve d’une conduite rigoureuse.
© D. Poilvet

Qui dit arrivée de l’été, dit fortes chaleurs et changements de photopériode. Ceci n’est pas sans conséquence sur le cycle de reproduction des truies. Des études sur l’infertilité estivale montrent les altérations de performances pour les reproducteurs avec notamment une augmentation sensible des retours en chaleur, un allongement de l’intervalle sevrage saillie fécondante (ISSF) et, surtout, une baisse de la prolificité à l’automne suivant.

Les Chambres d’agriculture de Bretagne ont recensé douze solutions techniques à mettre en place en élevage pour éviter une infertilité saisonnière trop marquée.

  1.  Conserver un bon état sanitaire afin de diminuer les facteurs de risques. Même si l’origine de l’infertilité saisonnière vient plus souvent d’un problème de conduite que d’un problème sanitaire, les causes infectieuses ne sont pas à exclure. La vigilance doit rester de mise.
     
  2. Renforcer la surveillance des chaleurs et des retours en été. Les travaux d’été dans les champs, notamment la récolte des céréales, entraînent dans certains cas un relâchement de la surveillance des animaux. Il faut également éviter une détection ou une insémination durant les heures les plus chaudes.
     
  3.  Vérifier la conservation et contrôler la qualité de semence avant l’IA (entre 16 et 18°).
     
  4.  Mettre en place un programme lumineux (lumière artificielle) pour que les truies en maternité ne perçoivent pas le raccourcissement des jours et stimuler la consommation d’aliment : dix heures de lumière par jour à minimum 80 Lux (Source : Epidalys).
     
  5. Introduire davantage de cochettes, viser 25 % dans les bandes à saillir et inséminer plus de truies par lot pour atteindre le nombre de truies à mettre bas par bande.
     
  6.  Éviter d’avoir des truies/cochettes trop en état pour des mises bas en période chaude.
     
  7. Préférer la distribution des repas le soir et tôt le matin pour favoriser la consommation.
     
  8. Optimiser l’accès à l’eau de boisson. Les animaux peuvent être incités à se lever dans la journée pour qu’ils boivent. La vérification du débit des abreuvoirs est recommandée avant le retour des fortes chaleurs.
     
  9. Distribuer de l’aliment frais dans des auges propres et vérifier que les silos soient vidés et nettoyés régulièrement (tout comme les soupières et circuits de distribution) pour maîtriser le risque de mycotoxines.
     
  10.  Contrôler les entrées et sorties d’air et les systèmes de sécurité (alarme, systèmes d’ouverture de fenêtres…). L’entretien des systèmes de ventilation doit être anticipé avant la période estivale.
     
  11. Limiter au maximum les montées en température dans les salles : isolation du bâtiment, cooling, brumisation, ventilation optimale, protection des fenêtres exposées. Éloigner les truies des sources de chaleur, notamment en maternité (lampes, sols chauffants…). Il est également possible d’arroser le toit des bâtiments, les couloirs ou bien les reproducteurs.
     
  12.  Vigilance lorsque le temps est orageux. Il ne faut pas arroser les animaux directement au risque de saturer l’air en humidité et provoquer des pertes de reproducteurs (ne pas dépasser 70 à 80 % d’hygrométrie dans l’air).

Les périodes critiques précèdent les inséminations

 

 
truie verraterie
Les températures chaudes en seconde partie de lactation provoquent des baisses du taux de fécondité des truies. © D. Poilvet

Une étude menée par David Renaudeau de l’Inrae de Rennes a mis en évidence des réductions du taux de saillie en période estivale de 2,2 % et de 3,5 %, respectivement en métropole et à La Réunion, sur la base de données GTTT. Les résultats ont souligné que l’infertilité saisonnière est particulièrement marquée chez les truies primipares. « La période critique du cycle pour laquelle les effets de la température sur le taux de saillie sont les plus importants a été identifiée entre 30 et 3 jours avant la première saillie pour les cochettes, et entre 20 et 5 jours pour les truies », souligne le chercheur.

 

Source : Renaudeau D. et al., 2022. Évaluation des impacts de la chaleur sur le taux de réussite à la saillie chez la truie. Journées recherche porcine, 54, 264-268.
 

Un check-up complet à faire avant l’été

Afin de vous préparer à l’été, vous pouvez utiliser la grille ci-dessous pour situer vos pratiques et éventuellement prévoir des ajustements en lien avec votre technicien d’élevage. Elle permet une analyse rapide des facteurs associés à l’infertilité d’été.

Les plus lus

<em class="placeholder">Cédric Lemée et son fils, Martin, maîtrisent parfaitement la phase de détection des chaleurs et des inséminations artificielles.</em>
« Je n’ai jamais eu de bandes de truies à moins de 90 % de fertilité »
Le Gaec La Boulaie obtient des performances de fertilité et de prolificité de haut niveau. Une conduite d’élevage…
<em class="placeholder">Avec sa nouvelle maternité, Clément a pour objectif d&#039;améliorer le bien-être des animaux ainsi que les performances technico-économiques, et réduire la pénibilité du ...</em>
Bien-être animal : « Nous avons investi dans une maternité liberté pour pérenniser l’exploitation »
Installés en 2020, Clément Betard et sa mère, Christine, ont créé une maternité liberté bien-être pour répondre aux normes de…
<em class="placeholder">Dominique Perdrix, éleveur dans le Finistère : « Dans cette opération, nous sommes tous les deux gagnants : le légumier réduit le coût de transport d’engrais et ses ...</em>
« J’ai réduit les volumes de ma station de traitement du lisier de porc»

Sollicité par ses voisins légumiers, le Gaec Ar Maneriou leur fournit depuis trois ans une petite partie de son lisier. Cette…

<em class="placeholder">L&#039;effet de l&#039;enfouisseur est déjà bien visible sur les parcelles de maïs. En injectant le lisier en profondeur dans le sol, il réduit la volatilisation de l’azote et ...</em>
« Je valorise au mieux le lisier de porc sur mes cultures »

Christophe Le Pironnec a investi dans un enfouisseur et dans de l’épandage de précision pour réduire ses achats d’ammonitrate…

<em class="placeholder">Perrine Jamen, service environnement Cooperl : « Les éleveurs qui obtiennent les meilleurs indices de consommation réduisent de 30% leurs rejets azotés. »</em>
Environnement : « Nous avons des solutions pour réduire les rejets azotés à la source en élevage de porc»

Le mâle entier, l’alimentation multiphase et le raclage en V permettent aux adhérents Cooperl de réduire les rejets azotés.

<em class="placeholder">engraissement danemark</em>
« Danish Crown est en pleine crise »

Au Danemark, Danish Crown est confrontée à d’importantes difficultés économiques. Le nombre de porcs abattus a fortement…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)