Dix cases libertés mises bas en test au Danemark
Le centre de recherche Danois Seges a comparé dix modèles de cases maternité mises bas. Il souligne les axes de progrès en particulier sur l’accès au nid et le choix des types de sols.
Le centre de recherche Danois Seges a comparé dix modèles de cases maternité mises bas. Il souligne les axes de progrès en particulier sur l’accès au nid et le choix des types de sols.
La production danoise s’est donnée comme objectif d’atteindre 10 % de son cheptel de truies en cases mises bas liberté d’ici 2021. Pour aider les éleveurs à faire leur choix d’équipements et favoriser l’émergence de systèmes plus compétitifs, le Seges, Centre de recherche porcine danois, a comparé pendant près d’une année dix modèles de cases mises bas liberté dans un même bloc de naissage. Construit à neuf en 2016, ce dispositif expérimental unique en son genre, est situé chez un éleveur partenaire du Seges, installé à Braedstrup dans la région du Jutland dans un élevage de sept cent cinquante truies. Tous les systèmes danois ont été sollicités pour participer à cet essai : Aco Funki, Vissing Agro, Jyden, Bopil ainsi qu’un modèle construit par un producteur danois (Soren Juul Jensen) et une version proposée par VSP (propriétaire de la génétique Danavl) en collaboration avec une association de bien-être animal. Quatre autres modèles étrangers ont été choisis pour leurs caractéristiques : l’allemand Big Dutchman, le néerlandais Vereijken pour son grand nid, l’autrichien Stewa pour son tubulaire de blocage fixe et l’anglais Midland Pig pour la taille de sa case proche de celle d’une case traditionnelle.
L’objectif de ce dispositif n’était pas de comparer les performances techniques des cases mises bas liberté, ni d’évaluer leur impact sur le bien-être des truies, dont l’effet positif est acté depuis longtemps au Danemark. Le but était plutôt d’évaluer l’ergonomie des cases (praticité de l’ouverture des réfectoires, protection du porcher lorsqu’il entre dans la case…), la consommation énergétique, l’hygiène ou l’intégrité physique des porcelets. Il s’agit d’abord d’une évaluation qualitative pour chaque critère, celui-ci étant jugé positif (en vert dans le tableau), ou pas (en rose). Sur les onze critères d’évaluation, le nombre de valeurs positives varie de deux à neuf. Aucune case n’est bien notée sur l’ensemble des critères. Des blessures sur les porcelets sont observables pour tous les équipements, ce qui laisse penser que la conception du sol est encore à travailler. Les cases les plus grandes ne sont pas nécessairement les mieux notées, l’ensemble de l’agencement étant essentiel pour obtenir un confort de travail optimal. À partir de ces résultats, les chercheurs danois se refusent à dessiner une case « idéale » qui rassemblerait le meilleur de chacune. Mais il est probable que les équipementiers sauront retenir les aspects les plus fonctionnels de leur case et modifier les points qui font défaut.
Des besoins comportementaux à prendre en compte
« Il faut dessiner une case pour la truie libre, dans laquelle on peut la bloquer temporairement, et pas une case pour truie bloquée dans laquelle la truie va être libérée », précisent Lisbeth Ulrich Hansen du Seges et Emma Baxter du Sruc (Scotland’s Rural College) en Écosse. Ceci est d’autant plus vrai que l’objectif des danois est de bloquer les truies pendant seulement deux à quatre jours sur la durée de présence en maternité, période avant la mise bas comprise. La case de maternité liberté doit prendre en compte les besoins comportementaux des truies et des porcelets. Ceci se traduit pour certains aménagements par un sol composé de deux à trois matériaux différents (sol plein, caillebotis béton et plastique), par une température ambiante basse pour obtenir un écart important avec celle du nid à porcelets ou la distribution systématique de matériaux de nidification et de manipulation aux truies.
Géré par les salariés du Seges, le site d’élevage est par ailleurs ouvert au public plusieurs journées par mois. Sur simple demande et à condition de respecter strictement les mesures sanitaires, toute personne peut visiter le showroom. À ce jour, peu d’éleveurs porcins danois se sont déplacés pour visiter le showroom. Il représente néanmoins un moyen de communiquer positivement auprès du grand public sur la prise en compte des attentes sociétales par la profession.
Chambres d'agriculture de BretagneDes dimensions variables selon le modèle
Le bloc naissage comprend au total 75 cases, réparties dans six salles séparées par des cloisons partiellement vitrées. Chaque marque était libre de proposer sa case idéale et de les disposer sur la demi-rangée de 17 mètres qui lui était impartie, soit six à neuf cases par modèle. La surface des cases varie de 5,04 m2 à 6,82 m2 depuis la case casée (Vissing Agro, Aco Funki) à la case rectangulaire deux fois plus longue que large (Soren Juul Jensen). Toutes sont équipées de système de blocage sauf celle conçue par un éleveur danois (Soren) où la truie reste libre y compris autour de la mise bas. Les types de sols sont en caillebotis intégral ou avec une partie en sol plein pour trois d’entre eux.