Des matériaux manipulables en bois d’acacia pour les porcs en engraissement
Le choix des objets d’enrichissement placés dans les cases doit se faire en fonction de leur intérêt pour les animaux et de leur facilité d’utilisation pour les éleveurs.
Le choix des objets d’enrichissement placés dans les cases doit se faire en fonction de leur intérêt pour les animaux et de leur facilité d’utilisation pour les éleveurs.
L’équipe R & D d’Evel’up a fait une série d’essais de matériaux manipulables à différents stades physiologiques afin de répondre à l’évolution d’interprétation de la réglementation tout en prenant compte des contraintes liées aux bâtiments. « Ces objets doivent être déformables, manipulables, mâchonnables, attractifs, accessibles, non mobiles sur le sol et comestibles », énumère Maëliss Brunon, responsable du service R & D. Le bois de type acacia non traité est privilégié pour sa facilité d’utilisation et l’absence de contraintes majeures. « L’intérêt de ce matériau est d’être facilement standardisé. Nous avons fait appel à une entreprise qui nous fournit des morceaux percés prêts à l’emploi », précise-t-elle. En verraterie, pendant la phase de blocage des truies, ils seront fixés à plat à l’avant de la case au-dessus des animaux. Pour les truies gestantes, en post-sevrage et en engraissement, Evel’up préconise de les suspendre à une chaîne, en milieu de case et suffisamment bas pour que les animaux puissent jouer avec, même en position couchée. Un support fixe le long du mur ne permet pas un accès à plusieurs animaux en même temps. « Dans cette configuration, nous avons constaté que le matériau est très peu manipulé. »
Le bois peut être remplacé par un objet en amidon compressé, notamment en post-sevrage. « Les éleveurs plébiscitent la forme en étoile. Nous avons beaucoup de retours positifs, avec notamment une baisse potentielle des complications liées aux morsures associées à de la nécrose d’oreilles. »
Des sacs de jute en maternité
En maternité, Evel’up préconise de fixer un sac de jute à l’avant de la case en position basse. "Cette position permet une manipulation par les truies en position couchée et par les porcelets. Si le test réalisé dans un élevage n’a pas révélé des écarts de performances techniques, les retours d’éleveurs font état de truies plus calmes. Cela concerne notamment les cochettes qui sont moins agressives ", constate Maëliss Brunon. Par ailleurs, la fréquence des stéréotypies autour de la mise bas est diminuée, signe d’un meilleur bien-être. La technicienne souligne également l’utilisation possible des sacs de jute usagés pour la contamination des cochettes en quarantaine.
Evel’up a également évalué la qualité du nettoyage et de la désinfection de ces matériaux manipulables en faisant des prélèvements de surface dans un élevage. Une précaution indispensable pour des matériaux réutilisables dans une démarche de biosécurité. « La plupart montre des résultats correspondant à un nettoyage et une désinfection de qualité. » L’éleveur a simplement posé les objets sur une cloison, sans le désolidariser de son support. Il a ensuite utilisé sa lance HP et son désinfectant comme pour les murs, les cloisons et les sols de la salle. « Ces bons résultats font partie des éléments de choix de l’acacia comme essence d’arbre à utiliser. De plus, cette essence limite le risque d’échardes et de morceaux à tomber dans des fosses. » Enfin, l’approche économique révèle un coût compris entre 1,04 et 2,52 euros par porc, auquel il faut ajouter le prix de la main-d’œuvre et du matériel d’installation.
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