Pourquoi désherber la vigne avec des cochons nains Kunekune ?
Les cochons Kunekune sont testés pour désherber les vignes de l’EARL Montgaillard, à Lugon-et-l’Île-du-Carnay, en Gironde, depuis le mois de juin 2022. Reportage.
Les cochons Kunekune sont testés pour désherber les vignes de l’EARL Montgaillard, à Lugon-et-l’Île-du-Carnay, en Gironde, depuis le mois de juin 2022. Reportage.
Des cochons Kunekune dans les vignes ; cela paraît pour le moins incongru. Et pourtant ! « L’objectif de cette expérimentation de pastoralisme est de trouver une alternative au désherbage chimique ou mécanique, annonce sans ambages Felipe Millapan, responsable technique adjoint de l’EARL Montgaillard, à Lugon-et-l’Île-du-Carnay, en Gironde. Et ce, afin d’utiliser moins de produits chimiques, de réaliser des économies et d’éviter des sélections de flore ou la présence d’adventices autour des ceps. »
Un cochon Kunekune sur 200 m2 de terrain, pour un travail efficace
Depuis le mois de juin, une vingtaine de cochons Kunekune sont donc déployés sur 2,5 hectares. Mais normalement, « la densité est d’environ 50 bêtes par hectare, remarque Fanny Gizardin. Pour le moment, nous sommes en phase d’évaluation, le nombre de bêtes sera adapté progressivement ».
Rentabiliser l’élevage de porcs en commercialisant leur viande
D’un point de vue financier, l’objectif est que cet élevage s’autorentabilise. Un cochon vaut 150 euros TTC ; coût auquel il faut ajouter l’installation d’une double clôture électrique pour éviter que les cochons Kunekune ne se sauvent ou entrent en contact avec des sangliers, qui pourraient être vecteurs de la peste porcine. Sur le domaine, la clôture est revenue à 700 euros pour 2,5 hectares, plus la main-d’œuvre pour l’installer. Il faut également prévoir un abri et le pourvoir de paille.
Une diversification porcine, pour une meilleure résilience
Mais l’objectif est ensuite de valoriser la viande. Parallèlement à la mise en place d’une maternité pour favoriser la reproduction sur le domaine, les mâles de deux ans présentant des défenses et risquant d’abîmer les vignes, seront envoyés à un abattoir de Bergerac. Puis leur viande sera vendue en circuit court. « Cela vaut 40 euros net le kilo, précise Fanny Gizardin. La viande semble avoir un sacré persillé. »
Pour ce faire, le domaine ambitionne de créer un magasin de producteur local, à des justes prix, avec des produits issus de la diversification du domaine. Car la diversification est un autre axe travaillé par l’EARL. « Aujourd’hui nous subissons la crise du bordeaux de plein fouet, explique Fanny Gizardin. Afin de survivre économiquement, mais aussi afin de disposer d’une meilleure résilience face aux évènements climatiques, nous voulons nous diversifier ; ne pas avoir tous les œufs dans le même panier. Nous revenons à un système de polyculture élevage local. »
repères
EARL Montgaillard
Surface 250 hectares, dont 2,5 hectares en test
Encépagement de la parcelle test merlot
Largeur interrang de la parcelle test 2 m
Type de sol limono-argileux
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